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WebOuest Découvrons Fort Macleod : une communauté riche en histoire et en architecture

Découvrons Fort Macleod : une communauté riche en histoire et en architecture

Par Dominique Liboiron | 15 février 2025

Fort Macleod est une belle ville située à environ 170 kilomètres au sud de Calgary. Avant cet hiver, je n’y étais allé qu’une seule fois, mais depuis Noël, j’ai visité l’endroit à trois reprises. J’espère que les photos que j’ai captées au cours de mes visites démontrent la beauté des lieux et expliquent pourquoi j’aime me rendre là. 

Avant de partager mes photos, je voudrais dire que cette chronique est la suite de deux qui ont paru en 2024. La première date du mois d’août. Dans cette chronique-là, j’ai décrit les étapes à suivre pour prendre des photos avec des caméras à film. Par contre, je ne me suis pas limité aux appareils à 35 mm. J’ai également donné des exemples du format moyen et du grand format. De plus, j’ai expliqué comment développer les pellicules. La deuxième chronique date du mois de septembre. Là, j’ai décrit les forces et les faiblesses de neuf sortes de film.

En raison de vos commentaires positifs à la suite de ces deux chroniques et en raison du plaisir que j’ai eu à les écrire, j’ai décidé de reprendre ces sujets, mais sous un angle nouveau. Pour la présente chronique, je vais moins explorer le côté technique de la photographie à pellicule ni décrire minutieusement les films, car j’ai touché ces sujets-là en 2024. Plutôt, je vais parler brièvement de mon choix d’appareil photo et du film, mais je souhaite vous faire connaître Fort Macleod, surtout son architecture et son histoire. Cet héritage donne des sujets photographiques intéressants. J’ai exploré ces éléments de la ville avec quatre caméras. Les méthodes et les films dont je me suis servi restent les mêmes depuis 2024 alors si ces aspects-là vous intéressent je vous invite à consulter les deux chroniques d’auparavant. 

Pour entamer notre découverte de Fort Macleod, commençons avec des photos de 35 mm. Je les ai obtenues avec une Canon A-1 que mon père m’a donnée.

 



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J’ai décidé de me servir de cette caméra parce que sa lentille de 50 mm f/1,8 transmet des images très claires. Je veux capter tout le détail possible des bâtisses à Fort Macleod. D’ailleurs, ce même désir de capter autant de détails que possible explique mon choix de film. crédit photo : Dominique Liboiron
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En raison de son grand nombre d’anciennes bâtisses, toute la rue principale de Fort Macleod est désignée comme un lieu historique. D’ailleurs, cette rue attire des cinéastes qui y tournent des films. Par exemple, des scènes du film canadien Passchendaele ainsi que des scènes des films d’Hollywood comme Interstellar, Brokeback Mountain et Ghostbusters : Afterlife ont été tournées là. crédit photo : Dominique Liboiron
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Cette bâtisse ne se trouve pas sur la rue principale, mais son style de fin du 19e siècle le place dans la même époque que les structures sur la rue historique. crédit photo : Dominique Liboiron
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Nous retrouvons aussi à Fort Macleod des exemples de l’architecture des années 50, tel que vu sur ce panneau néon. crédit photo : Dominique Liboiron
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La cabine téléphonique remonte aux années 30. crédit photo : Dominique Liboiron
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Le plus vieux club de golf de l’Ouest canadien se trouve à Fort Macleod, comme nous voyons sur le signe. crédit photo : Dominique Liboiron
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Il reste un élévateur à grain, mais celui-ci est désuet. Le chemin de fer qui passait autrefois devant l’élévateur a été arraché. De plus, nous voyons que le panneau d’Agricore United, l’ancienne compagnie propriétaire, a été enlevé. crédit photo : Dominique Liboiron
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Comme Agricore United, la compagnie Fargo n’existe plus. Ce véhicule était tout simplement un Dodge sous un autre nom. crédit photo : Dominique Liboiron
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Un des traits qui définit Fort Macleod est son rapport historique avec la police montée. Les origines de Fort Macleod remontent à 1874 avec la venue de la Police à cheval du Nord-Ouest. L’organisme deviendra la Gendarmerie royale du Canada en 1920. Un autre trait de la ville est le vent qui hurle souvent avec férocité en raison de la proximité des montagnes. Regardez de près et vous verrez que le signe du motel est ancré contre le vent à quatre points. crédit photo : Dominique Liboiron

Passons maintenant à une autre caméra dont je me suis servi, une Mamiya Super 23. Elle est dotée d’une lentille Mamiya de 100 mm qui possède une ouverture de f/3,5. La Super 23 est une caméra de format moyen qui prend des rouleaux 120. Mon ami Darcy Dietrich me l’a donnée cet automne. Par contre, je ne m’en étais pas beaucoup servi en premier temps. La caméra est un peu particulière et ne s’emploie pas comme la plupart des appareils. Pour apprendre à l’utiliser, je l’ai apportée avec moi à Fort Macleod. 



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En termes de film, j’ai premièrement chargé la Mamiya avec du Ilford Delta 100 parce que ce film capte bien le détail et n’a pas beaucoup de grain. J’ai plusieurs rouleaux de Delta 100 et je les ai achetés en vente. J’ai donc pensé que si j’ai de la difficulté avec cette caméra un peu unique et que les photos se gâchent cela ne me coûterait pas beaucoup d’argent. En plus du Delta, je me suis servi d’un rouleau de Pan F 50, toujours pour capter le détail, et de deux rouleaux de HP5, car un membre de mon club de photographie m’en avait donné gratuitement. crédit photo : Dominique Liboiron
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Ce monument se trouve dans un champ d’honneur, c’est-à-dire dans une partie du cimetière désignée aux anciens membres de la PCN-O. crédit photo : Dominique Liboiron
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Le constable Godfrey Parks est décédé le 26 octobre 1874 à la suite d' une fièvre typhoïde, soit un peu plus d’une semaine après l’arrivée de la PCN-O à Fort Macleod. Puisqu’aucun autre membre est décédé avant lui, le constable porte le terme latin « primus moriri » qui signifie le premier à mourir. crédit photo : Dominique Liboiron
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Le signe du haut fait plutôt western. crédit photo : Dominique Liboiron
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Ce pont traverse la rivière Oldman et compte une seule voie. Les véhicules qui veulent passer dans l’autre sens doivent attendre pour traverser. De plus, le tablier du pont n’est pas pavé. Il s’agit de planches de bois. crédit photo : Dominique Liboiron

Je me suis servi de deux caméras grand format. Il y avait un Toyo 45A et un Cambo Legend. La pellicule chez le Toyo mesure 4 pouces par 5 pouces. Chez le Cambo, la pellicule en est le double; 8 pouces par 10 pouces ou pratiquement la grandeur d’une feuille de papier. J’ai emprunté ces caméras et je n’avais pas d’options quant aux lentilles.

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Voici le Toyo 45A. Il est jumelé avec une lentille Fujinon de 210 mm avec une ouverture de f/5,6. Je me suis servi du film Ilford HP5 tout simplement parce que c’était inclus là où j’ai emprunté la caméra. crédit photo : Dominique Liboiron
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L’histoire de Fort Macleod remonte à 1874 lorsque la Police à cheval du Nord-Ouest a construit un fort afin de mettre fin au commerce de whisky dans la région. Ce fort était nommé en honneur à James Macleod, un officier de la PCN-O. Le fort se trouvait tout près de la ville qui portera aussi un jour le nom Fort Macleod. Nous voyons James Macleod ici en présence de Jerry Potts, un des meilleurs guides dans l’histoire du continent et également un membre de la PCN-O. crédit photo : Dominique Liboiron
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Le fort que la PCN-O a construit en 1874 a subi une inondation et a été abandonné en 1884. De nos jours, nous pouvons visiter une reconstruction du fort originel. Cette reconstruction sert de musée et se trouve près du centre-ville de Fort Macleod, une communauté de 3 300 résidents. L’été, les visiteurs ont droit à des démonstrations équestres basées sur Le Carrousel de la Gendarmerie royale du Canada. crédit photo : Dominique Liboiron

Pour terminer, passons au Cambo. Malheureusement, son film est dispendieux. Une boîte de 25 pellicules coûte 250$, c’est-à-dire 10$ par photo. Par contre, j’ai entendu parler de quelqu’un qui ne fait plus beaucoup de photographie et il m’a vendu une boîte de HP5 pour 125$. Je n’aime pas le HP5 en raison de son niveau de contraste faible, mais pour moitié prix, je ne voulais pas passer à côté. Cela étant dit, je suis satisfait des résultats cette fois-ci. 

J’adore me servir du 8 X 10 même si les pellicules coûtent chères et qu’il me faut mon camion pour déplacer la caméra en raison de son poids et de sa grandeur. Les photos 8 X 10 m’éblouissent. Elles ont un caractère que ne possèdent pas les photos numériques. 

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Le Cambo porte une lentille Caltar II-N de 360 mm avec une ouverture de f/6,8. crédit photo : Dominique Liboiron
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Les débuts de cet hôtel remontent à 1913. Je le vois souvent en photo sur Instagram, car les photographes ressentent une affinité pour les bâtisses avec du charisme et les posent en image. Selon ce que j’ai appris des membres de la communauté, le bar de l’hôtel attirait surtout une clientèle autochtone, tel que suggéré sur le signe. Ma voisine travaillait là autrefois comme ménagère et elle m’a dit que l’hôtel a fermé dans les années 80. crédit photo : Dominique Liboiron
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Ce signe a été peint par Glen Eagle Speaker, un artiste pied-noir. crédit photo : Dominique Liboiron
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J’aime les cimetières et Fort Macleod en compte deux. Bien sûr, je les ai visités chacun à leur tour et parmi toutes les fosses, celle-ci m’a touché le plus. Le fer forgé me transporte dans une époque lointaine tandis que la clôture, disloquée par des décennies de gel au sol, me rappelle que personne n’échappe aux cycles de la nature. crédit photo : Dominique Liboiron

Comme vous venez de voir, Fort Macleod est une communauté qui sait préserver son héritage. Nous y trouvons une forte richesse en termes d’histoire et d’architecture. Si jamais vous vous rendez à Fort Macleod, n’oubliez pas votre caméra.

Je vous invite à partager vos photos avec nous. Prière de les envoyer à dliboiron4@hotmail.com et d’y inclure une courte description.

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