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WebOuest Quel film choisir? Un guide pour le noir et blanc

Quel film choisir? Un guide pour le noir et blanc

L'art de la photographie: la lumière est notre pinceau
Par Dominique Liboiron | 14 septembre 2024
La photographie sur film devient de plus en plus populaire. Cette mode est surtout poussée par les jeunes à l’école secondaire et ceux dans la vingtaine, mais des gens plus âgés participent à la montée en popularité du film aussi. Peu importe votre âge, vous trouverez bien des aspects de la photographie sur pellicule intéressants. Cependant, il est possible que vous ne sachiez pas quel film choisir. Dans le but de faciliter votre choix, permettez-moi de décrire 9 types de films noir et blanc.

Chaque film dans la liste a ses forces ainsi que ses faiblesses et chacun sert à différentes tâches. Certains captent bien les sports et d’autres sont conçus pour le studio, ou encore les paysages, ou même pour simuler la photographie infrarouge. 

Les films dont je vous parle viennent tous de la compagnie Ilford. J’ai choisi de me concentrer sur cette marque pour trois raisons. D’abord, je me sers surtout du film Ilford alors je le connais mieux que d’autres marques comme Kodak ou Fuji. De plus, nous le trouvons facilement et il s’agit d’un bon produit. Je tiens à préciser que je n’ai reçu aucune rémunération de la part d’Ilford.

Les films dans la liste sont tous disponibles en 35 mm et en 120 alors que 4 sont disponibles en grand format. Pour en apprendre davantage au sujet des formats de film, consultez ma dernière chronique.

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Le FP4 est un des films d’Ilford les plus populaires. Cette pellicule tout usage n’a pas trop de grain et capte bien les petits détails. Par contre, son ISO de 125 est relativement bas. Puisque le FP4 n’est pas très sensible à la lumière, il vaut mieux vous en servir dehors lors de journées ensoleillées ou à l’intérieur avec un flash. Ce film est commun donc vous le trouverez dans les magasins comme McBain Camera, Don’s Photo ou chez London Drugs. Je n’ai reçu aucune rémunération d’eux non plus. 

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Le FP4 donne un contraste un peu plus prononcé. Pour mieux comprendre les résultats du FP4 et pour vous donner une idée de quoi vos images auront l'air, comparez cette photo avec la prochaine photo du même camion. Elle se trouve un plus bas et a été prise avec le film HP5. Photo: Dominique Liboiron
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Tout comme le FP4, le HP5 est populaire et facilement disponible. Par contre, ce film tout usage est plus polyvalent que le FP4 en raison de son ISO de 400. Grâce à sa plus grande sensibilité à la lumière, vous pouvez vous en servir à l’intérieur ou à l’extérieur même lors de journées nuageuses. Il conserve un peu moins de détails que le FP4 et n’a pas beaucoup de grain.

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Ici, nous voyons que le HP5 n’a pas autant de contraste que le FP4. Les pneus sont un peu moins noirs et l'image en général est d’un teint gris plus uniforme. Le FP4 capte un peu plus de détails, comme nous voyons en observant le pare-choc et l’emblème, mais il s’agit d’une différence minime. Photo: Dominique Liboiron
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Ce film est un mélange de FP4 et de HP5. Il a le contraste du premier et la sensibilité à la lumière du deuxième. Par contre, il a du grain plus prononcé que ces deux autres formats. Certains photographes cherchent le grain pour le caractère qu’il donne à une image alors que d’autres cherchent à l’éviter afin de produire des images propres. Chacun a ses goûts esthétiques. Pour ma part, ce film est mon préféré parmi les produits Ilford. J’aime le FP4, mais son manque de sensibilité à la lumière le rend moins polyvalent tandis que le HP5 est trop gris à mon goût. Dans la plupart des cas, j’aime voir le grain dans les images. J’ai une idée dans ma tête à quoi des photos en noir et blanc devraient ressembler et ce film correspond à ce que j’aime. 

Le XP2, comme il est communément appelé, est presque aussi populaire que le FP4 et HP5 alors vous devriez être en mesure de le trouver facilement. 

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Le film XP2 donne des images avec plus de contraste. Autrement dit, le noir est « noir foncé » et le blanc est « plus blanc » qu’avec du HP5. De plus, le XP2 n’a pas son teint plutôt grisâtre et uniforme. Il y a du grain, nous le voyons en observant le mur, mais cela ajoute de la personnalité à l’image et ne distrait pas. Photo: Dominique Liboiron
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Le Delta 100 capte bien les détails et a très peu de grain. Sa qualité d’image est un peu supérieure à celle du FP4. En revanche, le Delta 100 pardonne moins les fautes d’exposition. Notre caméra doit être bien réglée et il faut être plus précis quant au montant de lumière qui touche le film. Le FP4 permet une plus grande marge de manœuvre. 

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Le bureau de poste à Lethbridge est un des symboles de la ville. Je l’ai capté avec du Delta 100. Lors de la prise de la photo, la bâtisse était en plein soleil alors le ISO de 100 ne m’a pas causé d’ennuis. En comparant cette image à celle du camion prise avec du FP4, vous voyez que le Delta a un peu plus de contraste. Photo: Dominique Liboiron
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Le Delta 400 est plus sensible à la lumière que le Delta 100. Si vous recherchez la meilleure qualité pour vos images avec une sensibilité de lumière polyvalente, ce film s’avère un bon choix. Je m’en sers quand je veux capter des photos d’automobiles. Ma photographie d’auto explore certains détails plutôt que de montrer toute la voiture. Je veux donc des images claires et sans grain pour ne pas distraire. Le Delta 400 me donne ces résultats. Puisque je n’ai pas à attendre des journées sans nuages, je l’achète plus souvent que le Delta 100. 

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Quand les gens regardent mes photos d’automobiles, je ne veux pas qu’ils soient distraits par le grain. Je veux qu’ils remarquent le détail et la beauté du chrome. Pour ces raisons, il m’importe peu que les films Delta 100 et 400 coûtent un dollar ou deux de plus, comparés au FP4 et au HP5. Photo: Dominique Liboiron
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Ce film est conçu pour les occasions où il n’y a pas beaucoup de lumière ou pour les photos qui figent le mouvement rapide. Pensez à des concerts, au spectacle de Noël de vos enfants ou à des matchs sportifs comme le hockey ou le football. Ce film est très sensible à la lumière. Il a un ISO équivalent à 3200. Cette sensibilité à la lumière, cependant, est accompagnée de beaucoup de grain. 

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Le film Delta 3200 à des forces, mais des faiblesses aussi. Comme vous voyez au plafond et sur la sacoche en arrière-plan, il y a beaucoup de grain et un manque de contraste. Néanmoins, le Delta 3200 fait bon emploi de la lumière qui est disponible. Photo: Dominique Liboiron
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Le montant de détails que ce film capte est tout simplement étonnant. Par contre, il impose certaines conditions. Son ISO n’est que 50 alors ce film a besoin d’une grande quantité de lumière comme dans un studio avec de l’éclairage ou dehors en plein soleil. Si vous pouvez vous en servir dans des conditions comme celles-là avec un trépied, ce film produit des résultats incroyables. Le Pan F se distingue pour ses photos de mode, de modèles, de nature morte ainsi que de paysages et d’architecture. 

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Lors d’une excursion à Fort MacLeod dans le sud de l’Alberta, j’ai pris des photos d’architecture avec le Pan F 50 et je reste encore émerveillé par la quantité de détails qu’il capte. Chaque petit nœud dans le bois du fort y est. Je vois même des marques de scie. Le film a un contraste plaisant et pratiquement pas de grain. Si vous acceptiez la sensibilité à la lumière peu commode de ce film, il produit d’excellents résultats. Photo: Dominique Liboiron
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Ce film a été conçu pour prendre des photos de négatifs, mais sert également à d’autres fins. L’Ortho produit des images claires et pratiquement sans grain. À cause de son ISO de 80, l’Ortho exige beaucoup de lumière, mais réussit à bien rendre les paysages en plein soleil. Ce type de film n’est pas sensible au rouge. Donc, l’Ortho rend cette couleur très foncée dans les photos. Certains photographes aiment cet effet et s’en servent de façon créative.

Selon moi, la grande force de ce film se trouve au niveau de son manque de sensibilité à la lumière rouge. D’habitude, nous devons préparer un film pour être développé en noirceur totale. Comme de raison, les néophytes qui apprennent à préparer ont de la difficulté lors de cette étape non seulement parce qu’ils manquent d’expérience, mais parce qu’ils ne peuvent pas voir ce qu’ils font. Ils doivent seulement se fier au toucher. Par contre, si nous allumons les lumières rouges dans une chambre noire, elles ne nuisent pas à de l’Ortho. Les néophytes apprennent plus rapidement quand ils peuvent voir.

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Avant de développer une pellicule, il faut la mettre sur un rouleau comme celui-ci. Dans le cas de la majorité des pellicules, cela doit se faire dans le noir total car même un brin de lumière peu gâcher tout le film. Par contre, l’Ortho n’est pas sensible à la lumière rouge. Photo: Pexels
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Une fois chargée sur le rouleau, la pellicule est mise dans un contenant appelé une cuve de développement. Par la suite, nous y ajoutons des agents chimiques afin de développer le film. Lorsque le processus est complété, nous pouvons passer le film à la lumière du jour. Photo: Pexels
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Ici, Masayuki Matsumuro, un ancien combattant japonais, tient une photocopie d’une photo de lui dans son uniforme de pilote. Monsieur Matsumuro avait suivi la formation de pilote kamikaze, mais la Deuxième guerre mondiale est terminée une semaine avant sa mission suicide. L’ancien pilote m’a raconté son histoire lors d’une entrevue en 2021. J’ai pris une photo de lui qui tient la photocopie avec ma caméra numérique. Ensuite, j’ai imprimé l’image et je l’ai prise en photo avec de l’Ortho afin d’avoir une copie sur film. Remarquez à quel point la banderole rouge avec le mot « States » en arrière-plan paraît foncée. Photo: Dominique Liboiron
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Le SFX 200 est l’opposé de l’Ortho; il est très sensible à la lumière rouge. Lorsque vous mettez un filtre rouge foncé sur votre lentille, ce film produit des images dynamiques. Le ciel bleu devient presque noir et le vert des arbres et des plantes vire au blanc. Sans filtre, le SFX produit des images normales. 

Comme le Delta 3200, le Pan F 50 et l’Ortho 80, le SFX est un film un plus spécialisé et donc parfois moins disponible dans tous les magasins. 

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La combinaison d’une filtre rouge foncé et des caractéristiques du SFX 200 créent des photos qui transforment la réalité. Pour obtenir un résultat comme celui-ci, il faut se servir d’un filtre rouge foncé comme le R72. Des filtres jaunes, oranges ou rouges ordinaires produiront des résultats uniques aussi, mais moins prononcés. Photo: Ilford Photo
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En absence de filtres, le SFX ressemble à du FP4 ou même du XP2, mais sans grain. Par contre, le SFX coûte plus cher que ces derniers, alors inutile d’acheter un film SFX si vous n’avez pas l’intention de vous servir de filtres. Photo : thedarkroom.com

Une des joies de la photographie est de jouer avec différents films pour voir lesquels nous plaisent le plus. J’espère que cette liste vous aide à partir sur de bonnes bases pour votre découverte de la photographie en noir et blanc. Par contre, si le film couleurs vous intéresse mes recommandations se trouvent parmi mes suggestions de cadeaux de Noël.

Je vous invite à partager vos photos avec nous. Prière de les envoyer à dliboiron4@hotmail.com et d’y inclure une courte description.

 

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