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WebOuest Savez-vous comment les zoos peuvent améliorer votre photographie?

Savez-vous comment les zoos peuvent améliorer votre photographie?

L'art de la photographie: la lumière est notre pinceau
Par Dominique Liboiron | 10 mai 2023
Voulez-vous améliorer vos photos d’animaux? Si oui, il y a d’excellentes ressources que l’on n’associe pas normalement avec l’apprentissage de la photographie, mais qui offrent des possibilités et des avantages dignes de votre considération. Ces ressources sont les jardins zoologiques.

Si vous avez lu ma chronique le mois passé, vous savez que j’aime prendre des photos d’animaux. Cependant, j’avoue que la photographie d’animaux en nature posent de nombreuses difficultés.

D’abord, ce genre de photographie demande beaucoup de temps. C’est-à-dire que je consacre des heures et des heures tout simplement à conduire et à marcher jusqu’à l’endroit où je m’attends à voir des animaux, mais ils ne sont pas toujours là… alors je dois y retourner. De plus, je peux seulement prendre des photos des espèces qui habitent dans ma région, les tigres et les pandas étant plutôt rares en Saskatchewan. Ensuite, une autre difficulté se trouve au niveau du danger que représente certains animaux, je pense surtout aux prédateurs, mais même des herbivores comme le wapiti et le bison sont agressifs et dangereux lors du rut.

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Certains animaux sauvages menacent notre vie, donc les zoos nous permettent de photographier des animaux tels que les cougars, les tigres ou les ours, en parfaite sécurité. Crédit: ami de Dominique

Les zoos éliminent les problèmes que je viens d’énumérer car je sais exactement où trouver les animaux et cela m’épargne du temps. Également, les zoos me protègent des animaux dangereux. En plus de ces avantages, remarquons que les animaux dans un zoo sont habitués aux êtres humains et ne cherchent pas à fuir. Pour le photographe, cela donne la chance de prendre une photo de face au lieu de capter leur fessier.

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J’hésiterais de prendre une photo d’un lion en nature à cette proximité, mais dans un zoo un lion ne se sent pas menacé par ma présence et les cages me protègent. Photo: Dominique Liboiron

Les jardins zoologiques nous donnent la chance de voir des animaux exotiques sans dépenser de sommes faramineuses d’argent pour se rendre dans leur habitat natif, ce qui représente possiblement leur plus grand avantage.

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Le safari photo est une expérience inoubliable, mais souvent le coût est prohibitif. Une visite à un zoo nous permet de prendre des photos d’animaux de d’autres pays tels que des éléphants sans coûter les yeux de la tête. Photo: Dominique Liboiron

De plus, nous n’avons pas à nous cacher des animaux dans un zoo comme ce serait le cas dans la nature. Cela permet au photographe de prendre plus de photos, mais permet également d’étudier le comportement et le langage corporel des animaux. Si jamais nous voulons ensuite les photographier dans leur habitat naturel, nous saurons mieux comment anticiper leurs réactions, ce qui donnera d’excellentes images. En termes de comportement, le mouvement des oreilles et de la queue communiquent une abondance d’informations. Par exemple, un animal qui bouge beaucoup ses oreilles écoute attentivement donc le photographe devrait rester tranquille pour ne pas se faire entendre. Au niveau de la queue, pensez aux chiens et aux chats domestiques qui s’en servent pour signaler la joie ou la colère. Un bon photographe remarque la communication non-verbale de ses sujets afin de savoir bien réagir. 

Certains animaux comme les singes s’expriment avec le visage comme nous et il est possible de prendre de véritables portraits d’eux comme nous le ferions avec des êtres humains.

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Les singes nous ressemblent beaucoup. Nous pouvons lire l’émotion qui s’exprime sur leur visage. Ce singe ne dit pas un mot, mais son visage en dit mille. Le fait de se mettre au même niveau que son sujet aide à montrer ses émotions. Photos: Dominique Liboiron

D’autres animaux nous ressemblent moins, mais nous remarquons les mêmes émotions et le même comportement que nous, surtout parmi les mammifères qui nous ressemblent davantage.

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Nous voyons l’intensité de cette lionne même lorsqu’elle se trouve au repos. C’est ce que j’aime de cette photo. Photo: Dominique Liboiron
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Cette photo me fait penser à une photo de couple dans le registre paroissial. Beaucoup d’animaux expriment de l’affection. Le fait de capter un comportement comme celui-ci rend une photo plus intéressante. Photo: Dominique Liboiron

Bien que les zoos possèdent un nombre impressionnant d’atouts, ils ne sont pas sans inconvénients. Avouons que l’été, ils accueillent beaucoup de touristes et l’achalandage ne favorise pas une expérience qui se rapproche de la nature. De plus, certains animaux se reposent ou dorment lors des grandes chaleurs d’été ce qui peut diminuer la qualité des photos car les sujets sont las. Aussi, notons qu’il faut souvent prendre des photos à travers les barreaux d’une cage ou d’une fenêtre. Dans ces cas-là, nous pouvons parfois nous approcher et placer notre lentille entre les barreaux ou trouver un coin de vitre propre sans égratignures, mais cela s’avère parfois difficile. 

Si un zoo ne vous convient pas, de plus en plus de villes se trouvent avec une population de faune urbaine qui elle aussi est habituée à la présence humaine et cela vous donne la chance de capter de belles images. Je pense aux chevreuils à Medicine Hat en Alberta, aux bernaches à Regina ou aux lapins à Saskatoon, en Saskatchewan. 

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Les cerfs de Virginie comme celui-ci et les cerfs mulet sont communs à Medicine Hat. Les chevreuils dans cette ville du sud de l’Alberta tolèrent les humains et un photographe peut s’approcher afin de prendre des photos ou étudier le comportement des cervidés. Plus un photographe comprend les animaux, plus il peut s’approcher d’eux et anticiper les meilleurs moments pour les photographier. Photo: Dominique Liboiron

Avant de conclure, j’aimerais faire un bref retour à ma dernière chronique afin de revoir des points clefs car ils seront utiles lors d’une séance de photographie dans un zoo. Ils ne sont pas nécessairement des règles à suivre en tout temps, mais peuvent servir de guide. 

Premièrement, notre tendance naturelle nous pousse à regarder une personne ou un animal dans les yeux. Le plus souvent et sans même y penser nous les plaçons au centre de notre champ de vision. Donc, beaucoup de photographes placent au moins un œil de leur sujet, humain ou animal, au centre de la photo. Cela imite la façon que nous voyons. 

Deuxièmement, et ce point se rapporte au premier, une étincelle de lumière dans les yeux donne l’effet d’une étincelle de la vie. Les animaux paraissent plus réels et animés. 

Troisièmement, une photo est plus intéressante si elle capte un comportement ou une émotion. Un animal qui est debout à ne rien faire ne saisit pas notre intérêt. 

Quatrièmement, ce ne serait pas une mauvaise idée de se mettre au même niveau que votre sujet car vous avez déjà tout vu à votre hauteur. Par contre, nous n’avons pas l’habitude de voir le monde à la hauteur d’un autre. Donc, la photo possédera un aspect nouveau et plus intriguant. 

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Ce n’est pas toujours possible de se mettre au même niveau qu’un animal, toutefois notre photo peut mettre en évidence son œil afin de créer un rapport avec les gens qui visionnent l’image. De plus, nous pouvons montrer l’habitat dans lequel l’espèce vit. Photo: Dominique Liboiron

Ces quatre points améliorent les photos peu importe s’il s’agit d’animaux sauvages, domestiques ou en captivité. De plus, ils s’appliquent également aux personnes. 

Certains photographes placent des caméras de sentier en nature pour prendre des photos d’animaux sauvages. Ce type de caméra se déclenche quand elle détecte du mouvement. Ces photographes sauvent le temps du va et vient et captent parfois des photos intéressantes, mais ils ne peuvent pas placer le sujet là où il serait à son meilleur dans l’image. Donc, la composition est laissée au hasard.

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Un photographe peut attendre des années avant de capter une image comme celle-ci: un jeune cougar qui regarde dans l'œil d’une caméra de sentier placée dans les collines de Cyprès, une région qui chevauche le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan. Photo: Michelle Bacon

Peut-être que vous rêvez de voyager à une destination lointaine afin de prendre des photos d’animaux exotiques tels que les ours grizzly en Alaska ou les lions en Afrique. Le fait de vous entraîner dans un zoo près de chez vous avant de partir vous assure de mieux capter des photos splendides lors de votre voyage. Cet automne, je vous proposerai une entrevue avec un photographe qui a voyagé sur quatre continents afin de prendre des photos d’animaux. Ses conseils vous aideront à planifier votre odyssée photographique. 

Les jardins zoologiques nous épargnent le temps qu’il faut pour trouver les animaux que l’on cherche à photographier. En plus, nous y trouvons des espèces qui n’habitent pas ici ou qui peuvent être dangereuses. Les animaux en captivité sont habitués aux humains, alors les photographes n’ont pas à se cacher. Cette aisance avec les personnes nous permet de capter des photos d’animaux qui nous regardent au lieu de photographier des animaux qui se sauvent. Les photographes peuvent également étudier le comportement des animaux afin de mieux anticiper leurs mouvements, ce qui donne des images prises au moment décisif. Notons aussi que les zoos peuvent nous préparer pour des excursions photographiques outre-mer. Si nous surmontons les défis des barreaux et des fenêtres, les zoos sont une excellente ressource d’apprentissage qui contribue à améliorer notre photographie. 

Je vous invite à partager vos photos avec nous. Prière de les envoyer à dliboiron4@hotmail.com et d’y inclure une courte description.

Photos des lecteurs

Nous avons ce mois-ci quelques contributions de Darcy Dietrich. Au cours de sa vie, Darcy a voyagé en Afrique, en Amérique du Sud, plus précisément dans les îles Galápagos, et il a également voyagé dans l’Arctique tout comme en Antarctique. Il a pris cette image de manchots royaux en Géorgie du Sud, une île située dans le sud de l’océan Atlantique en allant vers l’Antarctique. L’île est peuplée par des dizaines de milliers de manchots royaux. Les sources ne sont pas toutes d’accord, mais il y a probablement plus de 100 000 manchots, possiblement même 200 000 ou plus.

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Photo: Darcy Dietrich

Sur le cliché suivant, Darcy s’est servi d’une Sony A7R4 avec une lentille Sony 70-200 mm f/2.8 GM afin de capter cette photo d’un manchot du Cap en Afrique du Sud. Le gland rose par-dessus leurs yeux indique si leur température du corps est élevée ou pas et devient plus rose quand l’animal a chaud.

 

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Photo: Darcy Dietrich

Cette dernière photo provient de l’Afrique du Sud. Les autruches vivent de 50 à 75 ans et peuvent dépasser 6 pieds ou 2 m en hauteur.

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Photo: Darcy Dietrich
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