Un avertissement important: la discrimination fondée sur l’âge – l’âgisme – n’est pas réservée aux aînés. Les jeunes aussi peuvent en être victimes. En fait, des commentaires malveillants ainsi que toutes sortes de préjugés peuvent viser les jeunes, souvent les adolescents. Par exemple : « Tu ne connais rien, toi! » ou encore, « T’es bien trop jeune pour comprendre! »
Le terme « âgisme » a été introduit pour la première fois par le gérontologue américain Robert Butler en 1969. Le terme définit la tendance à mettre – dans le même panier – toutes personnes d’un certain âge, sans tenir compte de leur personnalité unique, de leurs différences, de leurs conditions de vie ou de leur parcours singulier.
« L’âgisme est un enjeu mondial » nous dit clairement l’Organisation mondiale de la Santé. Un rapport qui date de 2021 affirme que « … l’âgisme a des effets négatifs sur l’état de santé, est source d’isolement social et de décès précoces et coûte des milliards de dollars au pays ».
En toute franchise, si ce n’était pas pour le fait que j’entame ma 65e année sur cette planète cet été, je n’aurai pas pris connaissance de cet appel à l’urgence pour combattre l’âgisme.
La Grande interaction pour rompe avec l’âgisme (GIRA) souligne les faits suivants: « L’âgisme envers les aînés est la forme de discrimination la plus répandue et pourtant la plus tolérée, malgré le fait qu’il peut se manifester sans égard au genre, à l’origine ethnique, à la condition sociale de l’individu.
Au Canada, près de deux aînés sur trois affirment avoir été traités injustement ou différemment en raison de leur âge.
Par ailleurs, huit Canadiens sur dix sont d’avis que les aînés de 75 ans et plus sont perçus étant moins importants et qu’ils sont plus souvent ignorés que les jeunes générations. » Ouch!
Pourquoi ne pas mettre en valeur la contribution et les compétences des aînés, plutôt que leurs limites? Ceci peut être fait par le biais de l’éducation et la sensibilisation! C’est une recette efficace pour déconstruire les mythes et les stéréotypes qui existent dans notre société. Comment enrayer les préjugés sur le vieillissement? Pourquoi ne pas établir des contacts intergénérationnels? Un autre moyen intéressant pour développer des liens entre aînés et jeunes. Ceci permet des apprentissages dynamiques de chaque côté.
Il faut garder en tête que le vieillissement est une expérience individuelle. Généraliser – mettre dans un même panier – en présumant que toutes personnes ayant un certain âge ne sont plus actives, ne sont plus capables, ne sont plus (inscrire la compétence de votre choix) est de l’âgisme.
Le grand-père de mes enfants, Willie Kenzle, est décédé ce printemps à l’âge de 102 ans. Il était une personne engagée et intéressée dans la vie, jusqu’à la fin. Mes enfants et mes petits-enfants ont tous apprécié ses histoires du « bon vieux temps ». Et lui était heureux d’entendre les jeunes partager leurs projets et leurs aspirations pour le futur. Un vrai enracinement de valeurs s’est produit dans ces échanges intergénérationnels.
Pour moi, une belle façon de vieillir en douceur est de garder vivant son enfant intérieur. Ce n’est pas l’âge qui va avoir un impact sur la façon que je vois la vie. Plutôt, ce sont mes expériences, mes apprentissages et mon vécu qui façonnent la manière dont je me présente dans la vie.
J’ai espoir que l’âgisme peut être contré en ne tolérant plus ce type de discrimination. N’hésitons pas à dénoncer l’âgisme où il apparaît avec de la sensibilisation et de l’éducation.
Finalement, en toute positivité, je vous offre cette prière de bonté bienveillante bouddhique, axée sur le vieillissement, parfaite pour tout âge:
En vieillissant, que je sois bienveillant·e envers moi-même ;
En vieillissant, que je puisse accepter la joie et la tristesse ;
En vieillissant, que je sois heureux·se et en paix.