
Les mots circulaire et linéaire font d’abord référence aux types d’économie. L’économie linéaire représente le système de production dominant actuel, un système économique basé sur l’extraction des ressources.
Les ressources et matières premières sont d’abord extraites de la terre. Ensuite, elles sont modifiées, traitées et transformées en biens de consommation: essence, vêtements, produits de beauté, voitures, téléphones portables… absolument tout ce que nous achetons et consommons provient de matières premières extraites de la terre. Finalement, après avoir été consommé et utilisé par le consommateur, l’objet est simplement jeté à la poubelle. Cette économie a un fil conducteur forcément linéaire, où toute production dépend de ressources vierges, et leur destin ultime et inévitable est de finir à la décharge, souvent avant la fin de leur vie utile.
Une économie circulaire est un système économique qui cherche à assurer la circulation perpétuelle des biens et de maximiser leur utilisation jusqu’à la fin de leur vie utile. C’est un système économique basé sur la récupération des ressources, au lieu de l’extraction perpétuelle, dans lequel les biens sont réintroduits au consommateur et à la terre de manières diverses grâce à trois principes: la récupération des ressources, les déchets sont des matières premières et la régénération de la terre/ressources. Ce système économique requiert une coopération économique et une certaine symbiose, où les déchets d’une opération peuvent être récupérés par une autre. Par exemple, une boulangerie pourrait récupérer les drêches d’une brasserie pour faire leurs pains. Comme presque toute solution circulaire, cet exemple à des bénéfices écologiques en plus d’être avantageux pour les deux entreprises: ce scénario réduit le gaspillage alimentaire, réduit le volume de déchets destiné à la décharge et réduit les coûts des matières premières pour la boulangerie. Pour la brasserie, non seulement est-ce que ça réduit les coûts d’opérations, cette symbiose ajoute un revenu à l’entreprise: au lieu de payer une compagnie pour emporter leurs drêches, elle peut les vendre à la boulangerie. Leurs anciens déchets deviennent maintenant une matière première et nouvelle source de revenu.
L’économie circulaire présente évidemment énormément de bénéfices environnementaux et socio-économiques, tout en offrant des solutions, souvent profitables, à nos problèmes modernes de surconsommation, de pollution, et d’abondance de déchets. Mais un autre aspect important de l’économie circulaire, c’est la valorisation du matériel. La société nord-américaine a souvent été accusée d’être trop matérialiste, mais l’inverse est peut être une meilleure interprétation du problème: notre société n’est pas assez matérialiste, car elle traite de toute possession comme des objets jetables. Notre société ne valorise pas la valeur intrinsèque des biens en circulation et accepte que les biens ont une date d’expiration avant la fin de leur vie utile, souvent dictée par les nouvelles modes, ou le simple désir de vouloir du neuf. Quand un objet est mis au rebut, toutes les contributions qui ont servi à créer le bien sont aussi gaspillées: le travail d’extraction des ressources et matières premières, l’énergie et la main d’oeuvre pour la transformation des matières premieres, le transport, les efforts de vente ainsi que les matériaux qui composent l’objet.
Alors, maintenant armé.e de ces connaissances, comment combattre la surconsommation et le manque de matérialisme? Comment participer concrètement à l’économie circulaire? Il est vrai que la majorité du travail à faire doit être effectué par nos gouvernements, les joueurs économiques et les entreprises, mais il y quand même plusieurs choses très simples qu’on peut faire pour contribuer en tant que consommateur:
Bien utiliser le recyclage, le compost et la mise au rebut sont essentiels à l’économie circulaire. Recyclez tout ce que vous pouvez et mettez au compost toute matière compostable. En moyenne, chaque Canadien est responsable d’environ 175 livres de déchets alimentaires par an, ce qui représente trois tonnes de nourriture destinée à la décharge: quand les déchets, notamment alimentaires, pourrissent sans accès à de l’oxygène (donc dans des sacs, empilés d’autres sacs!), cela crée du méthane, un gaz à effet de serre qui contribue grandement au réchauffement climatique. Donc, ne pas envoyer ces déchets au dépotoir contribue à deux des trois principes de l’économie circulaire: la réduction de la pollution et des déchets, tout en promouvant la régénération du sol. Il y a plusieurs façons et techniques pour le compostage, mais l’essentiel est simple: laisser pourrir, en remuant souvent, vos déchets alimentaires en compostage au lieu de les jeter à la poubelle. Si vous avez une cour et de l’espace, créez un endroit pour le compostage. Si vous n’avez pas de cours, considérez de vous abonnez à un service de compostage. C’est important – si vous ne faites rien d’autre, faites ceci!
Avant d’acheter quoi que ce soit, faites une évaluation de l’utilité de l’objet et une estimation du nombre de fois que vous allez l’utiliser. Surtout s’il s’agit d’outils spécifiques pour des rénovations, l’essai d’un nouveau passe-temps ou des tâches uniques, demandez–vous s’il est mieux de simplement l’emprunter ou le louer. Sinon, passez à la prochaine astuce!
En achetant d’occasion, vous valorisez les ressources et la main–d’œuvre déjà utilisées pour créer le produit fini. Vous vous assurez que le bien reste en circulation et en utilisation au lieu d’être jeté à la poubelle. Tout comme pour les vêtements, acheter de seconde main est une excellente façon de se procurer des appareils ménagers, des ustensiles de cuisine, des meubles, des appareils électroniques, des livres, des oeuvres d’arts, des fournitures, des objets de décoration pour la maison, des objets saisonniers, etc… peu importe si vous cherchez une pelle pour pelleter la neige cet hiver, de nouvelles chaises pour votre salle à manger ou une nouvelle chemise, considérez d’essayer de trouver l’objet convoité de seconde main avant de l’acheter neuf.
L’upcycling, c’est la modification ou l’amélioration de quelque chose, les réparations qui permettent de mettre un objet à neuf ou de préserver ce qu’on a déjà. C’est une façon de redonner de la valeur à nos objets qui réduit nos dépenses. Par exemple, j’ai une amie qui a hérité d’une table de cuisine de ses parents quand ils ont déménagé, mais elle n’aimait pas la teinture du bois. Au lieu de s’en débarrasser et d’acheter neuf, elle a décidé de faire refaire la teinture du bois professionnellement. Tellement d’objets et de biens de consommation sont facilement modifiables et réparables… Il faut juste se forcer un peu!
Alors que l’économie circulaire fait partie de la solution à l’hyper-consommation et à l’extraction de matières premières, on peut aussi faire notre part en bénéficiant d’un rythme de consommation atténué. Les tendances sont conçues pour encourager les achats fréquents, le désir du neuf, et le ressenti d’un besoin de changement. Pour consommer moins, respectez vos goûts et résistez aux nouvelles modes et tendances. Non seulement allez-vous maximiser l’utilité de ce que vous avez déjà et réduire la demande économique sur le neuf (et donc, l’extraction de ressources), vous économiserez aussi votre argent!