Photo: Any Lane, Pexels
En tout cas, moi je remarque depuis déjà quelques années un grand déséquilibre quand ça vient à la charge mentale que portent les femmes versus les hommes de façon générale, et qui semble s’accentuer grandement durant la période des fêtes.
Pour le blogue du mois de décembre, j’ai donc voulu aborder le sujet du fardeau que portent généralement les femmes en termes de charge mentale et plus particulièrement les mamans durant le temps des fêtes.
Je me suis donc entretenue avec une amie, Marie Lacrampe, coach de vie et médiatrice en communication non violente et spécialiste en résolution de conflit pour parler du sujet.
J’ai voulu avoir cette conversation avec Marie spécifiquement, car je connais bien ses convictions féministes. Je voulais donc au départ avoir son son de cloche en tant que femme féministe, coach et maman sur la conciliation des valeurs féministes avec la pression d’offrir une expérience « parfaite » à nos enfants et à notre famille durant ces évènements festifs. Car qu’on le veuille ou non, c’est une pression qui pèse en grande partie sur les épaules des femmes. C’est quand même un peu ironique quand on y pense, car cette période est généralement associée au bien-être et au repos, mais souvent aux dépens des femmes et des mamans. Donc, voici quelques conseils pour que le temps des fêtes soit une période reposante et libre de stress pour tout.es.
Marie, maman de deux garçons de 13 et de 16 ans, vit une relation très harmonieuse avec son conjoint depuis maintenant 24 ans, car ce dernier partage les mêmes valeurs féministes. Cependant, lorsque la famille a déménagé de la France au Canada, c’était d’abord pour l’emploi du mari. Auparavant, le couple se partageaient les tâches au foyer, mais depuis le déménagement, c’est Marie qui s’occupait des tâches ménagères.
Pour le temps des fêtes, c’était aussi Marie qui assurait tout ce qui étaient les petites surprises et les détails pour les enfants. Ce n’était pas une tâche qui lui déplaisait, loin de là. Par exemple, le calendrier de l’Avent, une tradition que plusieurs familles adoptent durant les temps des fêtes, est devenu une activité dont Marie prenait beaucoup de plaisir à adapter pour ses garçons qui n’aimaient pas particulièrement le chocolat. Marie leur offrait donc au début une activité Lego différente pour chaque jour de l’Avent qu’elle confectionnait elle-même. Ensuite, quand ses enfants ont grandi, Marie a remplacé l’activité Lego par d’autres genres de surprises telles que des sorties et des activités spéciales autour de l’atmosphère de Noël pour créer des moments agréables.
D’ailleurs, Marie garde des merveilleux souvenirs du temps des fêtes de son enfance qu’elle décrit comme un temps magique. Offrir quelque chose de semblable à ces enfants lui donne de la joie, mais il y a des traditions qu’en arrivant au Canada, elle a décidé de ne pas adopter, tels que les bas de Noël ou les Lutins coquins (Elf on the shelf).
Donc le premier conseil de Marie est d’évaluer si ce que vous faites pour votre famille durant les fêtes vous donne du plaisir ou non. Parce que souvent, le calendrier du temps des fêtes est assez rempli avec les partys de Noël du bureau, les évènements à l’école, la visite au père Noël, auxquels s’ajoutent des traditions tel que les Lutins coquins, l’achat des cadeaux pour le jour J, les petits extras pour les bas de Noël, la préparation des repas des fêtes, etc., etc.
Marie nous conseille donc qu’avant de vous laisser emporter par cette pression, essayez le plus possible de prendre un peu de recul et de vous questionner comment vous vous sentez par rapport à ça?
Se poser en premier la question: « Est-ce que cette action que je fais, je la fais par devoir ou par plaisir? »
Donc en premier lieu avoir cette prise de conscience et ensuite se questionner: « Où est-ce que je me situe dans tout ça ? »
Par exemple, si notre désir est que tout le monde passe un temps des fêtes spécial, il faut aussi vouloir la même chose pour soi. Dans cette logique, il faut absolument prendre le temps de s’écouter et de se ressourcer. Il ne faut jamais oublier de « mettre son masque à oxygène » en premier avant de le faire pour les autres, car si nous-même on est épuisé.e, comment peut-on donner aux autres?
Il est donc de mise de poser ses limites et, par exemple, d’annuler des sorties ou des activités si c’est trop. Cet équilibre est non seulement important pour soi-même, c’est aussi très important de démontrer cet équilibre à nos enfants et à toute la famille en général. La dernière chose qu’on veut durant une période si spéciale, c’est d’arriver aux fêtes sur les genoux et ne pas pouvoir profiter et jouir de cette magie qui nous appartient aussi.
En ce qui concerne le déséquilibre quant à la charge et le fardeau mental plus lourd que portent les femmes, Marie explique qu’il faut miser sur la notion d’être en équipe avec son conjoint ou partenaire afin de pouvoir se compléter. Il faut le plus possible éviter les frustrations en rééquilibrant les tâches pour que la charge soit plus juste, toujours en misant sur les forces de chacun. Car l’idée n’est pas de se priver de ce qui nous donne de la joie mais plutôt de voir comment on peut s’épauler.
Et bien sûr, on peut discuter avec son partenaire à l’avance pour trouver la meilleure façon de s’appuyer durant cette période plus occupée, de façon à gérer les priorités et même prendre des raccourcis s’il le faut. Le plus important est donc d’essayer d’établir cet équilibre en amont et de toujours garder une communication ouverte.
Voilà quelques conseils qui j’espère pourront aider à alléger la pression qu‘on peut vivre en ce temps de fêtes. Et n’oublions pas que nous aussi avons tout le droit de nous reposer et de se laisser gâter aussi! Sur ce, je nous souhaite à tout.e.s un temps de fêtes reposant, ressourçant et plein d’amour, de paix et d’harmonie.
