En Alberta, les personnes détentrices d’un permis de conduire étranger sont autorisées à conduire un véhicule durant 90 jours. Cependant, il serait avisé de connaître le code de conduite albertain pour ne pas commettre d’erreurs regrettables.
En dehors des pays qui ont une entente réciproque avec l’Alberta leur donnant droit à une équivalence directe, le permis de conduire en Alberta s’obtient dans le cadre d’un processus progressif, qui commence par le permis de type apprenti, appelé catégorie 7 pour les véhicules d’usage personnel, puis le permis probatoire de catégorie 5 et enfin le permis complet de catégorie 5.
Selon le guide de conduite de l’Alberta, le programme de permis de conduire progressif (PCP) est un moyen d’améliorer la sécurité routière. Cependant, pour réduire la complexité du processus, le gouvernement albertain a pris une nouvelle décision au mois de septembre 2022: « À partir du printemps 2023, l’Alberta n’exigera plus l’examen pratique avancé pour les permis de conduire de classe 5 et de classe 6. Les Albertaines et les Albertains qui réussissent une période probatoire de 24 mois obtiendront automatiquement leur permis de conduire complet de classe 5 ou de classe 6 et économiseront 150 $ en n’ayant pas à passer un deuxième examen pratique ». (Source: extrait du site du gouvernement Alberta)
Au regard de la particularité et de la complexité du code albertain, réussir l’examen théorique qui confère le permis de classe 7 est un soulagement pour l’ensemble des nouveaux venus, même s’ils ont l’obligation de conduire avec l’assistance d’un détenteur de permis complet de catégorie 5.
En général, les personnes de la communauté réussissent l’examen théorique au deuxième ou au troisième essai. Ledit test comporte 30 questions à choix multiples avec une marge de 5 erreurs. De toute évidence, ce n’est pas gagné d’avance. L’histoire de Adjoua, immigrante francophone d’origine ivoirienne qui a réussi de justesse son troisième test, m’a été racontée. Elle avait atteint le quota des 5 erreurs et il lui restait encore à répondre à 5 questions. A cet instant, elle a compris qu’il s’agissait d’un tournant important. Elle a marqué une pause, a inspiré profondément avant de poursuivre. Finalement, elle a terminé son examen sans erreur. « C’est toujours un soulagement d’obtenir le permis de conduire, car c’est important pour la recherche d’emploi », reconnaît Thomas, immigrant canadien depuis plusieurs années. La réalité en Alberta, poursuit-il, c’est que le permis de conduire de catégorie 5 est requis pour presque toutes les offres d’emploi.
Le défi avec le permis apprenti, c’est de pouvoir trouver des proches ou des parents disponibles pour se faire accompagner pendant la conduite. Ce qui n’est pas évident quand il faut aller travailler tous les jours. C’est donc l’un des casse-têtes de bien des immigrants dans une province où le système de transport urbain n’est pas à un niveau optimal.
Pour s’affranchir de la supervision en conduite, il faudrait passer l’examen pratique en optant, soit pour le permis de conduire probatoire ou le permis complet. L’examen de conduite est un autre parcours du combattant m’a raconté Fatima qui a eu son permis au bout de 4 essais. « L’examinateur est anglophone, il faudrait alors être en mesure de comprendre clairement les consignes qu’il donne et en plus, exécuter presque à la perfection les gestes clés de conduite. Notamment le “shoulder check’”, une pratique qui consiste à regarder par-dessus son épaule dans le sens arrière avant de changer de voie ou encore le parking en parallèle avec ses différentes variations ».
Toutes les bourses sont susceptibles de trouver un véhicule en Alberta. En revanche, du côté de l’assurance, la facture est vraiment salée. L’Alberta a la réputation des assurances les plus chères au Canada. Dans la plupart des cas pour un apprenti conducteur, il faut compter un minimum de 2 500 $, voire 3 000 $. Et parfois certaines assurances n’acceptent pas de couvrir les apprentis conducteurs, ai-je appris. Un courtier en assurance m’a expliqué que durant une période de trois ans, le coût des assurances est élevé pour les nouveaux conducteurs en Alberta, avec ou sans expérience de conduite préalable. Le coût de l’assurance est susceptible de baisser si durant cette période le conducteur n’a pas d’historique d’accident. Sur ce point, une récente mesure du gouvernement albertain vise à geler les augmentations de taux d’assurance automobile pour le reste de l’année 2023, dans le cadre de sa politique pour juguler l’inflation.
Toutes les étapes de l’obtention du permis de conduire, l’achat d’un véhicule et d’une assurance ou encore d’une garantie en couverture des réparations de l’auto, engendrent des frais considérables qui pèsent sur les finances des nouveaux venus. Il faut ajouter que certains d’entre eux paient en plus des cours de code et de conduite pour ne pas échouer aux tests. Pour la majorité d’entre eux, le permis de conduire est essentiel dans leur processus d’intégration.