Photo: Anton Belitskiy, Pexels
Avec les récentes nouvelles de la convocation par la police de London en Ontario de cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior 2018 pour le présumé viol collectif d’une jeune femme, j’ai voulu m’attarder sur la source de beaucoup de maux dans le monde du sport de haut niveau, la masculinite toxique qui semble impregner cette sphère.
Cette dernière nouvelle qui vient de faire la une n’est malheureusement pas une rare exception quand ça vient au monde du sport. Nombreuses sont les allégations qui ont vu le jour dans les dernières années que ça soit au football américain, au soccer, au hockey et autres sports. Étant maman de jeunes sportifs, ces nouvelles me secouent toujours et me forcent à me poser des questions. Qu’est-ce qui fait en sorte qu’il existe une culture si malsaine qui donnerait aux athlètes de haut niveau cette impression d’avoir un statut d’être supérieur, qui peut abuser de n’importe qui avec impunité?
La réponse: l’infiltration d’une culture d’abus, d’intimidation et de valorisation d’un ordre hiérarchique malsain, caractéristique de la culture de masculinité toxique trop présente dans le monde du sport. Dans le hockey plus particulièrement le cri d’alarme était sonné par de nombreux experts de la communauté scientifique, notamment par des sociologues, des psychologues, des kinésiologue et autres.
Ce cri d’alarme documenté dans une lettre ouverte destinée à la ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge n’est malheureusement pas quelque chose de nouveau, puisque cette même communauté appelle à l’action des décideurs depuis de décennies.
Les statistiques sont troublantes, mais si le cri de la communauté scientifique était bien et bel présent depuis de nombreuses années, l’oreille attentive de la part de la LNH n’y était jamais de la partie. Au contraire, les inquiétudes manifestées par ces études tombaient sans cesse sur des oreilles sourdes qui cherchaient de toute évidence à garder le statu quo, aussi toxique qu’il puisse êtr, tout en cherchant à protéger certains individus haut placés qui de toute évidence aurait beaucoup à perdre si le voile se levaient complètement sur les cas d’abus internes.
Toujours est-il que quand des victimes, comme cette jeune femme de l’Ontario lève le silence, la société n’a pas le choix de s’attarder sur ce probléme de taille.
Nous voilà donc dans une situation dans laquelle la culture toxique et l’hyper masculinité des joueurs de hockey est plus particulièrement mise en lumière et témoigne d’un tort psychologique et physique vécu tant par les athlètes de haut niveau qui à leur tour font subir des abus à leurs victimes.
Les experts sont catégoriques à ce sujet, le mal est grave et le tort que subissent les athlètes assujettis à des attentes irréalistes et malsaines en plus de comportements particulièrement agressifs et réducteurs de la part des entraîneurs et autres personnes en position d’autorité font en sorte que cette culture d’abus se perpétue en dehors des vestiaires. L’abus sur cette jeune femme, comme celles de beaucoup d’autres qui n’ont pas encore vu le jour, n’existe que parce qu’on a laissé régner ces comportements. L’intimidation et l’hyper masculinité au sein de la LNH continue à être prévalentes et les dirigeants ne semblent pas vouloir prendre au sérieux les études sur le genre et la masculinité qui sonnait l’alarme du danger de cette culture.
Le fait que ces jeunes athlètes soient arrêtés pour leur crime maintenant, plus de 5 ans après les faits, même si Hockey Canada et le ministère des Sports était au courant, révèle bien sûr que la misogynie est profondément enracinée dans le hockey masculin; mais les choses changent et des voix se lèvent, ce qui nous porte à croire que les consciences s’éveillent. Mon souhait pour mes enfants et tous les enfants qui s’intéressent à grandir dans le sport c’est que les mentalités changent pour de bon et que le climat d’abus, d’impunité et de silence soient chose du passé.
