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WebOuest Ma photographie d’autos : une histoire de famille

Ma photographie d’autos : une histoire de famille

Par Dominique Liboiron | 24 mai 2025

J’aime l’odeur de l’essence. Cette odeur me rappelle mon grand-père. Il était le propriétaire d’une station service. À l’heure du dîner, il retournait chez ma grand-mère et je me souviens de ses salopettes qui sentaient l’essence. Étant donné que les voitures jouent un rôle important dans ma famille, vous ne serez pas étonné de savoir que je m’intéresse à la photographie des autos. Je souhaite donc partager mes photos d’automobiles avec vous tout en racontant d’où vient mon intérêt. En plus, j’ai quelques conseils pour vous aider à améliorer vos photos de voitures.

Mon grand-père est né en 1919. Les automobiles en étaient à leur début. Mon grand-père a été élevé sur une ferme, il a eu à réparer des voitures et de la machinerie agricole dès un jeune âge. Déjà en 1936, il avait démontré son aptitude pour la mécanique. Cet hiver-là, mon grand-père et son frère aîné Julien ont rebâti le moteur d’un Ford Modèle A et l’ont conduit de leur ferme en Saskatchewan jusqu’à Montréal chez de la parenté. Ils avaient un oncle qui était propriétaire d’une entreprise qui réparait des pompes d’essence pour les stations de service. 

Les deux frères ont passé l’hiver à travailler là. Cette expérience servira plus tard à mon grand-père.

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crédit photo : Dominique Liboiron

Mon grand-père Émile Hamon, à droite, n’avait que 17 ans lorsqu’il a travaillé à Montréal avec son frère Julien, à gauche. C’était au cours de l’hiver 1936-37. La photo remonte à cet hiver-là. Je ne me souviens pas exactement qui se trouve au centre, mais il me semble que c’est un cousin ou un ami. Mon grand-père passera le reste de sa vie à travailler auprès des automobiles.

Pépère et mon oncle Julien, comme nous l’appelons encore aujourd’hui, sont revenus en Saskatchewan au printemps de 1937 pour semer. Dans les années suivantes, Pépère est devenu mécanicien. Dans les années 1960, il est devenu le gérant d’une station-service avant de l’acheter quelques années plus tard. 

Ce que je respecte chez mon grand-père est qu’il a intégré une gamme de ses expériences pour en faire une carrière. En raison de son hiver à Montréal, il savait réparer des pompes à essence. Étant mécanicien, il pouvait réparer des voitures. Comme fermier, il savait gérer une entreprise. Donc, il a intégré ses expériences pour devenir le propriétaire d’une station-service.

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crédit photo : Dominique Liboiron

La station-service de mon grand-père était située à Gravelbourg, en Saskatchewan, là où les autoroutes 43 et 58 se rencontrent. Cette photo remonte aux années 1970, environ dix ans après l’avoir achetée. 

Toute la famille participait à l’entreprise. Ma grand-mère et mes tantes faisaient la comptabilité alors que mon grand-père et mes oncles pompaient l’essence et réparaient les autos. Le garage était un élément clé de la famille. Donc, ce n’est pas pour rien que l’essence me fait penser à mon grand-père et notre garage. 

Un autre souvenir que je garde de mon grand-père est qu’il gardait ses autos incroyablement propres. 

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Voici mon grand-père en vacances à Waterton avec son immense 1974 Lincoln. L’auto est tellement propre et bien cirée qu’elle capte et reflète le chemin autour d’elle.

Mon grand-père est mort du cancer quand il avait 67 ans. En honneur de son amour des autos, sa procession funéraire s’est tenue avec un corbillard Cadillac, son Lincoln le plus récent en plus de trois autres tirés des concessionnaires de la région. 

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Voici le cortège sur la ferme de mon grand-père. C’était au mois de mars 1988, mais il n’y avait presque pas de neige. Le Lincoln beige était celui de mon grand-père. C’était la dernière voiture qu’il avait achetée.

Durant sa vie, mon grand-père a transmis son amour des autos à ses trois fils. Mon oncle Jean et Michel étaient mécaniciens, tandis que mon oncle Robert a acheté le garage de mon grand-père et y a ajouté un concessionnaire Ford. À leur tour, mes trois oncles ont partagé cet intérêt des automobiles avec moi.

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Mon oncle Jean est à la retraite à Gravelbourg. Il est le seul de mes oncles qui est toujours en vie.

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Mon oncle Robert et ma tante Elaine ont géré le garage à leur tour. Âgé de 52 ans, Robert est mort le 15 juillet 2008 à la suite du diabète.

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Mon oncle Michel aimait beaucoup être un oncle, comme nous voyons sur cette photo de lui avec sa nièce Sylvie Walker. Michel n’avait que 42 ans lorsqu’il est mort d’une crise cardiaque en 2010.

Je souhaite maintenant partager mon intérêt pour la photographie d’autos avec vous. Souvent, je recherche le chrome parce qu’il brille. De plus, les autos ont un côté artistique axé sur la beauté; les couleurs, les formes et les emblèmes de capot sont pratiquement sculptés. Voici des exemples de tout cela. 

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J’ai pris cette photo pour capter la lueur du chrome. L’emblème Dodge ressort contre la carrosserie plus foncée. De plus, j’aime les reflets sur le chrome autour des lumières. Si je partage cette photo, c’est aussi pour vous donner l’idée qu’il ne faut pas nécessairement que des photos montrent tout le véhicule.

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Cette photo capte aussi le chrome et ne révèle que l’essentiel de la voiture. L’emblème nous indique qu’il s’agit d’un Ford et le capot qui manque nous permet de savoir qu’il s’agit d’un hot rod avec un moteur puissant. De plus, la voiture est stationnée devant un garage et nous pouvons lire le mot « service » dans le pare-brise, ce qui ajoute un élément supplémentaire à l’image.

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Parfois, j’aime montrer la texture, surtout lorsqu’une vieille voiture a de la peinture grugée par le temps. Cette patine paraît bien en noir et blanc.

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Il y a un moyen pour prendre des photos avec votre caméra numérique pour qu’elles ressemblent à des photos sur film. Vous n’avez qu’à monter l’ISO. Le bruit numérique ressemblera à du grain de film. Ici, j’ai monté l’ISO à 800 et le bruit m’a donné du grain, comme nous voyons surtout sur le capot et la porte. Vous aurez à ajuster l’ISO selon votre goût et votre appareil. 

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Les emblèmes de capot sont comme des sculptures en chrome. Ici, nous voyons le buste du chef autochtone Pontiac, d’après qui cette marque d’auto était nommée.

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Comme Pontiac, la marque Mercury n’existe plus. Elle portait le nom du dieu romain du transport. Ce dieu avait des ailes au casque ainsi que des ailes aux sandales qui lui permettaient de voler.

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Les autos évoquent des souvenirs. Je voulais suggérer cela par mon inclusion du couple qui prennent une photo devant ce Chevrolet de 1957. Peut-être qu’ils avaient une auto semblable autrefois. Le Chevrolet de 1957 est connu et aimé en raison de ses empennages. (En anglais, nous les appelons des tail fins.) Donc, je voulais les faire ressortir dans la photo.

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Parfois, j’aime non seulement montrer toute la voiture, mais aussi l’endroit où elle se trouve. Cela ajoute du contexte. Si vous êtes observateur, vous aurez remarqué d’après les plaques d’immatriculation que l’image ne vient pas du Canada. Je l’ai prise au Japon pour démontrer qu’en raison du climat chaud, les garages là-bas n’ont souvent pas de portes. Je me demande ce que mon grand-père aurait dit de cela. 

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Passons maintenant aux photos en couleur, mais toujours avec le contexte à l’idée. Ici, je me suis servi d’une prise de vue plutôt traditionnelle pour démontrer que j’étais à un rassemblement de voitures classiques. Pour capter la lueur du soleil en forme d’étoile, telle que vue sur la poignée de porte du Ford Thunderbird rouge en avant-plan, vous n’avez qu’à vous servir d’une petite ouverture comme f/16 ou f/22.

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Ici, j’ai choisi une prise de vue moins traditionnelle afin de donner du cachet à l’image. J’ai grimpé l’escalier de secours de la bâtisse la plus proche.

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J’ai pris cette photo du même escalier de secours. 

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Voici le même Buick Electra de 1959 que dans la photo précédente, mais avec le propriétaire. C’est bien d’ajouter un élément humain à nos photos. Cela les rend plus intéressantes.

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Les amateurs d’autos aiment quand on les prend en photo dans leur voiture. Certains sont prêts à vous payer.

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La lumière au lever et au coucher du soleil est plus dorée, alors elle ajoute un beau teint à vos photos. Cela s’avère vrai non seulement pour des photos de voitures, mais pour tout autre sujet.

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Voici un autre exemple de la lumière à la fin de journée, quoique moins prononcé que dans l’image précédente.

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Pour faire ressortir vos images d’autos, rechercher des modèles rares comme ce Bubu, une auto à trois roues construite dans les années 1980 par la marque japonaise Mitsuoka.

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J’aime la vitesse des autos et le son d’un moteur qui rugit. Pour capter la vitesse de cette voiture de sport, je me suis servi d’une vitesse d’obturation lente, soit 1/20 de seconde, et j’ai bougé la caméra en prenant la photo. Le résultat est un avant-plan, un arrière-plan et un lampadaire embrouillés à cause du mouvement de la caméra.

En raison de l’importance des véhicules dans ma famille, il n’est pas étonnant que je m’intéresse à la photographie d’automobile. Puisque l’été approche, vous êtes certain de voir plus de belles voitures. J’espère que je vous ai donné des idées pour bien les prendre en photo. 

Je vous invite à partager vos photos avec nous. Prière de les envoyer à dliboiron4@hotmail.com et d’y inclure une courte description.

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