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WebOuest La Santé mentale au Rendez-vous fransaskois
Dessin de Francine Proulx-Kenzle

La Santé mentale au Rendez-vous fransaskois

Par Francine Proulx-Kenzle | 9 novembre 2022
Du 4 au 6 novembre, j’ai eu le plaisir et le privilège de prendre part au Rendez-vous fransaskois, le rassemblement annuel des parlants-français de la Saskatchewan, organisé par l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF). La dernière édition en personne s’était tenue en 2019. Vous pouvez imaginer la fébrilité des participants de se revoir en « vrai » après presque trois ans de rencontres virtuelles! L’énergie de la joie dans l’air était palpable.

Pourquoi je vous en parle ici? Parce que le thème du Rendez-vous fransaskois était nul autre que « La santé mentale, un pilier du bien-être de la communauté »! Je félicite les organisateurs de l’ACF d’avoir eu l’audace et la sagesse d’amorcer le dialogue sur la santé mentale. J’en suis tellement reconnaissante! Je ne le cache pas, la santé mentale me tient à cœur!

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Dans les années précédentes, l’ACF organisait des thèmes plus ou moins « standards » pour le Rendez-vous fransaskois. C’est intéressant de voir l’évolution de ces thèmes en interaction avec les enjeux de l’heure. En 2012, on a discuté des consultations communautaires; en 2013, c’était les enjeux autour des jeunes et des nouveaux arrivants; en 2014, c’était l’éducation en français; en 2015, on a fait l’examen de mi-parcours du Plan de développement global de la communauté; en 2016, on a discuté d’un nouvel impact dans la communauté, « le mieux-être »;  en 2017, on a amorcé une discussion sur la diversité; en 2018, la discussion a continué avec le thème « diversité 2.0 »; en 2019, on s’est penché sur l’avenir de la francophonie ; en 2020, le Rendez-vous fransaskois s’est tenu virtuellement au sein des communautés individuelles, « le retour à la source » et en 2021, toujours en virtuel, les membres de la communauté ont discuté du continuum en éducation.

Cette année, un vent de fraîcheur a soufflé vers la communauté: on s’est donné la permission de parler de notre santé mentale. Un peu comme si on posait la question: « comment vas-tu, pour de vrai? » Et moi dans tout ça, j’ai eu le privilège d’apporter mes connaissances en santé mentale en offrant les ateliers « La dépression et le burnout » et « Prendre soin de sa santé mentale, par où commencer? ».

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Les rétroactions que j’ai reçues à la suite de ces ateliers étaient très positives. Plusieurs personnes me disaient que c’était le temps de se parler de vraies choses. Elles en étaient soulagées et le voyaient d’un bon œil. J’ai aussi ressenti une certaine gêne de la part de quelques personnes. On peut le comprendre, nous ne sommes pas habitués à parler de notre santé mentale. La stigmatisation à ce sujet est encore présente. Quel pas important d’avoir abordé le thème de notre santé mentale si explicitement!

Le message que nous avons entendu durant le Rendez-vous fransaskois était clair. Nous avons besoin de tisser un grand filet de sécurité dans la communauté. Nous avons aussi besoin de nous outiller pour mieux prendre soin de nous. Prendre soin de nous, à titre d’individus, est une étape incontournable pour créer ce filet de sécurité. 

Vous savez, les répercussions des problèmes de santé mentale dans notre milieu de travail sont graves. La Commission de la santé mentale du Canada nous confirme que 23 % des travailleurs ont déjà eu des problèmes de santé physique causés par le stress, l’anxiété ou une dépression majeure. Aussi, un travailleur sur cinq souffre de fatigue, de problèmes de sommeil, de maux de tête ou d’anxiété. Et que 20 % de tous les congés de maladie sont reliés à la santé mentale.

Tout ça nous fait réaliser que nous avons intérêt à parler de notre santé mentale. Réfléchir et échanger sur comment mieux prendre soin de nous pour mieux aider les autres est un début. Prendre soin de nous, c’est une action volontaire, qui ne tombe pas du ciel. Cela implique nécessairement un changement. Et intégrer un changement, ça prend du courage, de l’énergie et de la ténacité. Cela explique sans doute pourquoi il est si difficile parfois de prendre soin de nous.

La réponse à la question « Par où commencer? » n’est pas simple. Tout dépend de nous. C’est notre choix. Voici quelques idées qui pourraient nous interpeller: respirer consciemment et se connecter avec son corps. Prendre du temps pour des activités qui nous apportent de la joie: la danse, la musique, le tricot, la couture, la lecture, le sport. Prendre une pause pour simplement « être », relaxer. Apprendre à dire non. Parler à vos proches. Fixer des limites. 

Pour terminer, voici une citation intéressante du psychologue Deborah Day « L’objectif est d’apprendre à prendre soin de soi, afin de se sentir libre ».

Francine Proulx-Kenzle est formatrice certifiée pour le cours des Premiers soins en santé mentale et consultante certifiée pour former les organisations en sociocratie, spécifiquement dans la Méthode d'organisation en cercle sociocratique. Veuillez contacter Francine pour tous détails dans ces deux domaines par courriel : francine@pensetransformation.ca
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