La périménopause est la période qui précède la ménopause, se sont les dernières années de la vie reproductive d’une femme menant à l’arrêt de ses règles, ou ménopause. Le terme vient du grec peri signifiant « autour »**. C’est une période caractérisée par des niveaux d’hormones qui commencent à fluctuer, entraînant une variété de symptômes tels que des bouffées de chaleur, des sautes d’humeur, des changements de libido, des troubles du sommeil, une augmentation de la graisse abdominale et parfois des troubles d’ordre cognitif tel que des pertes de mémoire fréquentes et un problème de concentration. Parfois aussi, la périménopause peut provoquer de la dépression et de l’anxiété.
Généralement, dans la quarantaine et en outre, la durée de la périménopause varie énormément. Certaines femmes la traversent en quelques mois, tandis que d’autres peuvent la vivre pendant des années. Certaines femmes peuvent avoir des symptômes légers, tandis que d’autres peuvent souffrir de symptômes sévères qui affectent leur qualité de vie de telle façon que 90% des femmes consulteront leur médecin durant cette période recherchant des conseils et des solutions.
C’est une période de transition, semblable à la puberté avec des grands changements hormonaux qui affectent tant le côté physique que le côté émotionnel. Par contre, si on compare la périménopause avec la puberté, dans le cas de cette dernière, la société en entier reconnaît ce que les ados traversent, et le cours de biologie explique la physiologie derrière ces changements en donnant aux adolescentes une certaine marge de manœuvre supplémentaire. Mais ce n’est pas tout à fait le cas pour les femmes durant la périménopause. Souvent ces femmes traversent cette étape tout en continuant à gérer les exigences professionnelles et familiales tout en répondant à des attentes exorbitantes. Les femmes étant le pilier de support de la famille, les gens autour ont plutôt tendance à s’appuyer sur les femmes plutôt que d’offrir un soutien. De plus, très souvent quand les femmes cherchent des solutions médicales, il est très courant que le corps médical n’offre pas de grandes solutions et même minimise les symptômes et les malaises des femmes.
La périménopause reste un mystère pour de nombreux chercheurs et c’est seulement dernièrement qu’on réalise que les symptômes de la périménopause varient considérablement d’une femme à l’autre, et même d’un cycle à l’autre. Un autre facteur qui complique la recherche sur la périménopause est que les niveaux d’hormones fluctuent énormément pendant cette période. Les niveaux d’oestrogène peuvent monter et descendre de manière imprévisible. De plus, ces fluctuations hormonales peuvent également affecter la santé des femmes à long terme, en augmentant le risque de maladies cardiovasculaires et d’ostéoporose, mais il est difficile de savoir dans quelle mesure ces risques varient d’une femme à l’autre.
Enfin, il y a aussi une lacune dans la recherche sur la périménopause. De nombreux essais cliniques excluent les femmes préménopausées, ce qui signifie que nous avons une compréhension limitée de l’efficacité des traitements pour cette période. Les recherches sur la périménopause sont également sous-financées, car il existe aussi un biais de la part des chercheurs qui considèrent que la périménopause est une période normale de la vie d’une femme, plutôt qu’un état pathologique nécessitant une attention particulière.***
Il y a de plus en plus d’articles, de livres et de conversations qui parlent de ce thème, ce qui favorise à briser les tabous qui sont malheureusement encore trop présents. Plus on en parle, plus on normalise cette période de la vie de la femme et tous les inconforts qui y sont associés. Car si inconfort il y a et ce depuis le début des temps, ce n’est que très récemment que les femmes optent de ne plus vivre ces changements dans le silence. D’ailleurs c’est ce que beaucoup de femmes déplorent aujourd’hui, le fait qu’on les ait jamais prévenues de ce qui les attendaient durant cette période, car leurs mères ou autres femmes dans leurs vies n’en parlaient juste pas. En brisant le silence comme société, les femmes peuvent partager les expériences communes et ne pas se gêner entre autres, de réclamer une meilleure attention médicale s’il y a lieu. De plus, plus il y a d’éducation autour du sujet, plus les femmes seront mieux équipées à ne pas accepter des attitudes du corps médical qui peuvent manquer de respect et qui peuvent être carrément discriminatoires. Par exemple, des statistiques récentes démontrent que les femmes de race noire sont plus susceptibles d’expérimenter des bouffées de chaleur plus intenses durant la périménopause mais sont moins susceptibles de se voir proposer un traitement hormonal substitutif efficace. Dans ce cas-ci, le besoin de s’éduquer pour mieux revendiquer et défendre nos droits est encore plus essentiel. Donc continuons d’en parler et à demander mieux et à militer afin que la société comprenne l’importance d’investir dans la recherche sur la périménopause pour améliorer la qualité de vie de tant de femmes!
* et *** : Why Is Perimenopause Still Such a Mystery? By Jessica Grose, publié le 29 avril 2021, The New York Times
** : MÉNOPAUSE ET PÉRIMÉNOPAUSE– Tout sur la ménopause et la périménopause, Anna Druet, et Maegan Boutot, publié le 4 septembre 2019, helloclue.com