Ce premier K/voach, arrivé en Nouvelle-France vers 1726, est un coureur des bois, guide en nature, commerçant, négociant et notaire à ses heures. Il épouse en 1732 Louise Bernier avec qui il a eu trois fils, avant de mourir quatre ans plus tard, vers l’âge de 30 ans. Deux de ses fils, Louis-Gabriel et Simon-Alexandre sont les ancêtres des Kirouac d’Amérique du Nord.
L’Association des familles Kirouac du Québec propose dans le Web un site très complet sur cet ancêtre peu commun, grâce au travail exceptionnel de son fondateur, Jacques Kirouac et des membres de l’association.
Du Québec au Manitoba, je vous présente quelques Kirouac dont les accomplissements sont des jalons dans l’histoire de la famille.
L’un des Kirouac les plus connus en Amérique du Nord est sans doute l’écrivain Jack Kerouac, Franco-Américain, né à Lowell au Massachusetts en 1922 et mort en Floride en 1969. Son roman, Sur la route (On the Road) l’a propulsé au sommet de la célébrité lors de sa publication en 1957. Voici quelques faits inusités à propos de Jack Kerouac, descendant lui aussi d’Alexandre de Kervoach dit le Breton.
Il écrivait de la poésie. La découverte du bouddhisme emmène le romancier vers l’exploration du haïku, une forme poétique bien loin de sa prose. Vous pouvez découvrir toute la beauté de son écriture poétique dans cette œuvre bilingue, Le livre des haiku. On peut imaginer que le haïku a permis à Kerouac d’exprimer l’essentiel en peu de mots. En voici un exemple:
Le son du silence
est toute l’instruction
Que tu recevras
Il adorait les chats. Le bloguiste et historien Jean Provencher, amoureux des chats lui aussi, a écrit un article sur la poésie de Kerouac consacrée aux chats.
Il a écrit en français aussi! Mais ses textes n’ont jamais été publiés, du moins avant 2016. C’est grâce à un chercheur, Jean-Christophe Cloutier, que ses écrits en français ont été regroupés dans un recueil intitulé La vie est d’hommage.
Il était passionné par ses origines bretonnes. Il s’est même rendu en France dans les années 1960 à la recherche de ses ancêtres. Ce voyage lui a inspiré un roman, Satori à Paris.
Il a accordé une entrevue en français en 1967 à Fernand Seguin de Radio-Canada. Il se confie à lui devant public, en toute simplicité.
Conrad Kirouac (1885-1944) est sans doute l’un des Kirouac les plus connus au Canada, mais sous son nom en religion: frère Marie-Victorin. Botaniste, scientifique, éducateur, communicateur et écrivain, il est le fondateur du Jardin botanique de Montréal. Le frère Marie-Victorin a laissé un héritage exceptionnel à la société scientifique et au grand public dans le domaine des sciences naturelles. Dans le Web, on peut consulter une biographie fort détaillée à son sujet, créée par l’Université de Montréal où il a été professeur de botanique. En 2016, l’Association des familles Kirouac du Québec lui a consacré un numéro hors-série de sa revue Le Trésor des Kirouac.
Fernand Kirouac (1930-1990) est un descendant d’une lignée de Kirouac qui se démarque par ses succès dans le monde des affaires. Au 19e siècle, ces Kirouac ont été des commerçants renommés à Québec, notamment le Chevalier François Kirouac. Fernand Kirouac donc, a marché dans les traces de ses ancêtres en faisant carrière avec succès comme restaurateur et comme chef cuisinier, d’abord à Montréal, sa ville natale, ensuite aux Bermudes, à Toronto et enfin à Winnipeg où il s’est installé avec son épouse Irène et leurs enfants en 1966. Fernand se fait connaître à la télévision comme co-animateur d’une émission culinaire de CBC, Charcoal Chefs de 1976 à 1978. Il achète ensuite deux restaurants à Saint-Boniface, le Red Lantern en 1982 et La Vieille Gare en 1985. Il doit son succès à la qualité de sa cuisine inspirée par la France de ses ancêtres. Aujourd’hui, la tradition culinaire se poursuit chez les Kirouac puisque deux des enfants de Fernand et Irène ainsi que trois de leurs petits-enfants dirigent avec succès des restaurants à Winnipeg.
Au début du 20e siècle, les Kirouac qui se sont installés à La Broquerie au Manitoba sont originaires de la belle région de Kamouraska au Québec. Leurs descendants sont nombreux aujourd’hui et Georges Kirouac en fait partie. Il est un membre actif depuis plus de 50 ans de l’Association des familles Kirouac du Québec comme représentant de l’Ouest canadien. Le 25 mai prochain, grâce à l’appui de Georges Kirouac, je vous propose un article sur l’histoire des Kirouac de La Broquerie.
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* Revue Le Trésor des Kirouac, no 123, printemps 2017
** L’histoire de la Co-op Saint-Léon (en anglais)
*** Au sujet d’Étienne Gaboury