Ce jour-là on se souvient de:
Tragiquement, la haine et la misogynie qui ont conduit à cette tragédie existent encore aujourd’hui. Au Canada et dans le monde, les femmes, les filles et les membres de la communauté 2ELGBTQI+ sont exposées à une violence et à une discrimination inacceptables. Violence qui a été aggravée par la pandémie de COVID-19, noté par les services de police, les maisons d’hébergement et les organismes locaux qui ont signalé une augmentation du nombre d’appels concernant la violence fondée sur le sexe au Canada pendant la pandémie.
Ces données sont encore plus inquiétantes quand on regarde la disproportionnalité d’actes violents commis contre les femmes et filles autochtones. Les femmes autochtones sont beaucoup plus susceptibles d’être tuées par un partenaire masculin que les femmes non-autochtones au Canada. En fait, les femmes et les filles autochtones sont surreprésentées comme victimes du féminicide en général.
L’appel à l’action est d’autant plus urgent quand on considère les derniers événements tragiques au Manitoba, qui laissent entendre que la mort de quatre femmes autochtones seraient reliées à un tueur en série. L’homme en question a été arrêté par la police le 1er décembre et accusé du meurtre au premier degré de Morgan Harris, 39 ans, de Marcedes Myran, 26 ans, et d’une autre femme non identifiée. Leurs corps n’ont pas été retrouvés. Il aurait aussi tué une quatrième femme, Rebecca Contois, 24 ans en mars dernier.
Cette douloureuse découverte met en lumière un triste constat que plusieurs groupes de défense des droits de la personne et militants autochtones déplorent depuis des années: Les femmes et filles autochtones sont beaucoup plus vulnérables à des situations de violence. Malgré cela, il existe encore une inaction de la part des gouvernements qui devraient travailler de concert pour mettre fin à la violence sexiste et raciale, sans quoi le génocide des peuples autochtones continue à être perpétué.
D’ailleurs l’Association des femmes autochtones du Canada a été très catégorique en dénonçant le gouvernement de ne pas prendre d’engagements assez sérieux à l’égard de cette problématique de taille: « Soyons clairs, ces crimes font partie du génocide déclaré en 2019 par l’Enquête nationale, indique l’Association. [C’est pourquoi] le gouvernement ne peut pas simplement mener une enquête et dire : « Tâche accomplie ». L’enquête n’était que la première étape. »
Il est clair que le chemin pour une réelle élimination du féminicide et de la violence faite aux femmes dans ce pays ne peut-être parcouru sans s’engager dans un vrai combat contre le racisme systémique toujours trop présent à l’égard des communautés autochtones. Il est temps que les 231 appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées soient honorés. D’ici là je vous invite à prendre position en faveur des réformes législatives, notamment en ce qui à trait le système de protection de l’enfance et/ou demander l’ouverture de plus de refuges pour les femmes sans-abri dans vos régions. Car ce sont souvent les femmes sans-abri qui sont les plus vulnérables aux violences et à la disparition.
Pour finir, je vous invite à commémorer aussi la vie de femmes autochtones disparues ou assassinées dans l’Ouest et le Nord, sachant bien-sûr que cette liste n’est malheureusement pas du tout exhaustive, car on y retrouve ici que les noms des femmes commençant par la lettre A. Pour vous informer davantage sur la vie de ces femmes et les circonstances de leur disparition ou leur mort, vous pouvez vous référer au dossier de CBC: « Missing and Murdered: The Unsolved cases of Indigenous Women and Girls. »