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WebOuest Achat de seconde main pour contrer les effets néfastes de la mode (partie 1)
Crédit photo: SolStock (Canva)

Achat de seconde main pour contrer les effets néfastes de la mode (partie 1)

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Par Joëlle Preston | 18 avril 2022
Le 24 avril 2013, les ouvriers d’une usine de vêtements à Dacca, la capitale du Bangladesh, sont ordonnés de rentrer au travail malgré la découverte de fissures dans les murs. Plus tard ce matin-là, l’édifice de huit étages Rana Plaza s’effondre, prenant la vie de plus de 1 100 ouvriers de l’industrie de la mode. L’année 2022 marque le 9e anniversaire de cette tragédie qui a inspiré Fashion Revolution Week, une semaine de sensibilisation au sujet des effets néfastes de l’industrie de la mode, ainsi qu’un rassemblement global pour identifier les causes et les solutions. Pour moi, une des meilleures solutions, c’est l’achat de seconde main…
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Rana Plaza s’effondre le 24 avril 2013 au Bangladesh. Crédit photo: Dhaka

La fabrication de vêtements fast fashion pollue les rivières, assujettit des ouvriers à des conditions de travail extrêmement dangereuses, et épuise nos précieuses ressources mondiales. L’industrie de la mode planifie même la destruction de marchandise non vendue car elle en produit plus qu’elle peut vendre. Selon Greenpeace, la moitié des vêtements achetés sont jetés après un an. Ensuite, seulement la moitié de vêtements offerts en donation est revendue, un phénomène qui résulte en un gaspillage colossal: environ 2 625 kg de vêtements sont jetés aux poubelles ou brûlés chaque seconde. Nos dépotoirs, nos magasins d’occasion, et nos garde-robes sont pleins à craquer, et les marques de mode continuent à fabriquer. Il est donc clair qu’un des problèmes majeurs de cette industrie c’est son rythme de production accéléré, quelque chose qui semble hors contrôle du consommateur. Mais il y aussi un autre problème moins évident qui supporte ce rythme de production: la relation entre le consommateur et le vêtement.

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Des femmes bangladaises regardent le 24 avril 2016 le site où s'est effondré le bâtiment du Rana Plaza en 2013, dans lequel plus de 1100 personnes avaient trouvé la mort, près de Dhaka. Crédit photo: afp.com/MUNIR UZ ZAMAN

Comme la majorité des biens consommés de nos jours, les modes et les tendances font expirer l’article dans les yeux du consommateur avant sa fin de la vie utile. En d’autres mots, on se débarrasse de nos meubles, de nos vêtements et de nos appareils avant qu’ils ne soient véritablement inutilisables. Le cycle de vie de nos vêtements inclut le fait qu’ils deviennent hors d’intérêt et ensuite qu’ils sont donnés, une pratique imprégnée dans la culture nord-américaine du consommateur. Le résultat? Une décision sociale collective que les vêtements sont un bien jetable produit en série destiné au dépotoirs ou aux friperies, au lieu d’un bien qui a une utilité spécifique (nous vêtir) et qui a une valeur intrinsèque au-delà des dernières tendances. Tout ce linge, et nous continuons à en fabriquer encore. Et, personnellement, j’ai de la misère à justifier cette dégradation environnementale et de perpétuer cette crise humanitaire simplement pour que Shein puisse vendre des milliers de robes tendance, conçue pour être oubliées la saison suivante: voilà la raison primaire qui fait que j’achète exclusivement d’occasion.

La francophonie du Nord et de l’Ouest habite sur des territoires visés par de multiples traités avec les peuples autochtones ainsi que des territoires non cédés. Ces peuples ont accueilli les premiers francophones et les ont aidés à survivre et prospérer. C'est dans le respect des liens avec le passé, le présent et l'avenir que nous reconnaissons la relation continue entre les peuples autochtones et les autres membres de la communauté francophone. Au-delà de cette reconnaissance, WebOuest s’engage à mettre en lumière des histoires des peuples autochtones qui habitent toujours ces terres.