Tout a commencé vers 2 h ou 3 h du matin, quand un scritch, scritch, scritch m’a tirée du sommeil. Puis un tic, tic, tic. Pas besoin d’un doctorat en biologie pour reconnaître ce bruit : des souris.
Je vis dans un trailer, mais pour la saison froide, j’habite dans une maison. Ce chaud logis vient toutefois avec une mauvaise surprise, semble-t-il.
Le lendemain, j’en parle au propriétaire. Il m’apprend qu’il y a deux mois, il « s’est débarrassé de souris ». Je lui demande ce qu’il pense du bruit. Il répond : « le chien à l’étage ». Je veux bien le croire… jusqu’à ce que le bruit revienne. Je monte. Le chien dort tranquillement au deuxième étage. Moi, je suis au sous-sol. Conclusion évidente : ce n’était pas le chien.
En soulevant une dalle du plafond flottant, je trouve des crottes. Beaucoup. Disons que ce n’était plus une hypothèse, mais plutôt une colocation forcée.
Un exterminateur débarque. Il déplace le four : des centaines de crottes.
J’ai droit à un petit cours 101 du nettoyage des crottes de souris. Il faut mélanger moitié eau, moitié eau de Javel, laisser reposer 30 minutes et ensuite essuyer avec une lingette. Surtout ne pas balayer ou passer l’aspirateur parce que les particules peuvent transporter le hantavirus que les souris sylvestres (deer mice) peuvent porter. Le genre de détail qu’on aurait préféré ne jamais apprendre.
Légende : Les souris sylvestres (deer mice) ont le pelage du ventre blanc et sont généralement plus grosses que les souris domestiques.
La mauvaise nouvelle de cette visite? L’exterminateur confirme que je vis avec des souris sylvestres (deer mice), phénomène assez rare pour une maison bien entretenue en ville. Mon inquiétude : elles peuvent transporter le hantavirus.
Avant de partir, il installe des appâts, odeurs de steak et de fromage. Oui, littéralement. Mes souris vivent mieux que moi.
En attendant l’extermination totale, je dors dans le salon.
Le chasseur de souris revient avec une collègue. Ensemble, ils font le tour de la maison. Verdict : des trous partout. Aucun clairement identifié comme point d’entrée.
Trois options s’offrent à nous :
L’option retenue par le propriétaire est la dernière.
Après une vingtaine de nuits à dormir sur le sofa, l’exterminateur revient et vérifie les appâts : presque rien n’est maintenant touché. Il estime qu’il y avait probablement quinze à vingt souris dans le plafond, mais qu’elles sont maintenant mortes.
Finalement, je peux retourner dormir au sous-sol, et, en effet, plus aucun bruit ne me réveille la nuit! Victoire.
Tant qu’on ne règle pas le point d’entrée, les souris peuvent revenir. Non pas parce que la maison est maudite, mais parce qu’elle est ouverte comme un buffet.
Un autre exterminateur me l’a dit :
« On ne parle jamais de souris sans parler des poubelles. »
Et c’est vrai. Éloigner la poubelle, ranger la nourriture dans des contenants hermétiques, nettoyer immédiatement les miettes, surveiller la nourriture du chien… Les souris préfèrent toujours une vraie miette à un gâteau au fromage en forme de carré bleu chimique.
Ce que je retiens de toute cette histoire : les souris, ça se piège. Mais la propreté et les précautions, elles, ne prennent pas de pause.