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WebOuest Barbie, le film: dans quel camp êtes-vous?
Photo: Criativa Pix Fotografia, Pexels
Les Montagnes

Barbie, le film: dans quel camp êtes-vous?

Par Nathalie Lopez | 25 août 2023
Le film de Greta Gerwig ne cesse de battre des records, mondialement. Ayant connu le plus gros week-end d'ouverture de 2023 aux États-Unis, c’est aussi le film réalisé par une femme qui a rapporté le plus d'argent sur le territoire atteignant presque les 1,2 milliard $ américains de recettes… on ne peut pas le nier, Barbie écrase tout sur son passage!

Mais qui aurait cru qu’un film satirique sur la poupée Barbie pourrait susciter autant de controverse et des réactions aussi négatives de la part de certaines tranches de la population?

Pour certain·es le film aurait pu aller plus loin et plus en profondeur, mais malheureusement cette critique est beaucoup moins répandue que celle qui dénonce le film d’être anti-hommes et qui propage des propos quasi haineux à l’égard de la réalisatrice et son propos.

En premier lieu, si vous n’êtes pas encore aller voir ce film culte, n’attendez plus! Même si vous n’êtes pas fan de la poupée, le film est un vrai bonbon et je vous assure que vous vivrez une expérience unique que vous ne serez pas prêt·e à oublier toute de suite . À moins bien sûr que vous fassiez partie de cette gang de mecs indignés qui ne supportent pas de voir un monde (aussi fictif soit-il) ou les hommes n’ont pas vraiment de voix, ni d’importance et dans lequel leur existence orbite complètement autour de la vie des Barbies.

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Photo: Pavel Danilyuk, Pexels

Je suis allée voir le film avec ma fille de 18 ans dès qu’il est sorti, même si cela nous a presque valu un torticolis car les seuls sièges qu’il restait au cinéma étaient dans la deuxième rangée. Durant les premières minutes, quand les petites filles garrochent leurs bébés (poupées) en l’air face à l’icône de la féminité qui leur est proposée par la poupée Barbie, j’avais quasiment mal au cœur d’être aussi près de l’écran et donc j’étais pas mal certaine de ne pas pouvoir tenir jusqu’au bout. Mais il n’a fallu que quelques minutes afin que je sois complètement saisie non seulement par la justesse de l’univers Barbie mais aussi par un grand sentiment de nostalgie de ce qui fut quand même un énorme pan de mon enfance. Ma fille de 18 ans s’est laissée emporter complètement par l’histoire et l’ingéniosité de la réalisatrice qu’elle admire énormément (et moi aussi d’ailleurs). Fous rires et mêmes quelques larmes étaient de la partie et on est toutes les deux sorties avec beaucoup de choses à partager sur la forme et le fond de ce film qui dénonce frontalement le patriarcat et porte à réflexion sur le thème de l’égalité des genres de façon si accessible. 

De retour à la réalité, j’peux pas dire que je m’attendais à ce que les hommes se garrochent au cinéma pour l’expérience Barbie, ni encore moins à ce qu’ils partagent des éloges au sujet du film sur les réseaux sociaux, mais jamais je n’aurais cru possible de telles vives réactions et des commentaires aussi hostiles, ce qui démontre bien sûr encore une fois que la misogynie est encore très présente dans la société.

Il a valu même des commentaires homophobes à l’égard du premier ministre Justin Trudeau lorsqu’il a publié une photo de son fils et lui au cinéma devant l’affiche du film avec le message « On est dans l’équipe Barbie », tous les deux vêtus de rose et de violet.

Peut-être suis-je trop naïve et j’oublie qu’il reste encore trop d’hommes de Cro-Magnon dans notre société, mais il m’est difficile de croire qu’un film qui, évidemment utilise le satyre, très efficacement d’ailleurs, peut ébranler autant cette fibre si fragile de l’homme toxique. C’est quand même dommage, car si le film peut être critiqué pour quelque chose c’est de rendre le débat sur le féminisme un peu trop simpliste, de là son accessibilité à un public beaucoup plus large. Il aurait pu donc servir comme un instrument ludique de sensibilisation, mais hélas ce ne fut pas le cas pour ceux qui préfèrent voir un monde où le patriarcat demeure le statu quo et pour qui l’équité de genre est considérée comme une menace. 

Heureusement le film sert quand-même d’instrument d’émancipation pour certaines femmes qui, à la suite de leur expérience avec le film, ont décidé de rompre avec leur relation toxique. En effet, depuis la sortie du film, « les réseaux sociaux sont bombardés d’histoires de personnes qui ont décidé de mettre un terme à leur relation après avoir vu le film, et de femmes qui l’utilisent pour identifier des « drapeaux rouges » lors de rencontres. » C’est peut-être pour cela que certains hommes se sentent si menacés…

En tout cas chez nous on est dans le camp Barbie et vous?

 

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