Dessin de Francine Proulx-Kenzle
J’en parle parce que le mois de février héberge la Saint-Valentin, une bonne occasion pour exprimer son amour! Ce n’est pas grave que les origines de cette fête ne soient pas très claires. Jeunes et moins jeunes peuvent choisir d’exprimer leur affection de différentes façons: des fleurs, des chocolats, des souhaits et d’autres gestes d’amour.
Ce qui m’amène à poser la question: pourquoi ne pas choisir d’exprimer son amour chaque jour? Il n’y a pas de limites sur la manière d’exprimer notre appréciation avec les gens qui nous entoure. Et ça n’a pas besoin de couter cher.
En plus des gestes tendres qui libèrent de l’ocytocine (l’hormone antistress alias la drogue de l’amour), nous pouvons choisir de prendre du temps pour l’autre, et simplement d’être à l’écoute, sans porter jugement. Donner et recevoir, sans condition!
Alors, dites-moi, comment se porte votre cœur aujourd’hui?
D’un bas âge jusqu’à mes 12 ans, je tenais pour acquis l’amour que ma famille et mes proches me donnaient. Je ne pensais pas trop à cette source d’amour dans laquelle je baignais.
Un peu plus tard, j’ai commencé à reconnaître certains signes de l’amour à travers mon corps et mes réactions. En présence d’un ami spécial, je n’avais certainement pas le contrôle sur ces papillons dans mon ventre. Ou encore sur la rougeur inattendue de mes oreilles. Cela se faisait naturellement, d’une réaction physique à une émotion.
C’est à l’âge de 15 ans que mon concept de l’amour a été chamboulé! C’était à une rencontre de groupe-jeunesse organisée par la communauté. Pour la première fois de ma vie, j’ai entendu l’expression « l’amour est une décision ».
Je me souviens clairement du dessin qu’avait fait l’animateur au tableau. Un cœur avec une spirale qui débordait vers l’infini. Même si aujourd’hui j’oublie les détails de sa présentation, j’en suis restée marquée pour toujours. « L’amour est une décision. » Semé dans mon cœur, ce concept s’est enraciné en moi. Et me guide encore aujourd’hui.
Croyez-le ou pas, je continue de prendre la décision d’aimer chaque jour. Ce choix délibéré est un geste de vulnérabilité et de confiance dans la vie. C’est le paradoxe de l’amour.
Choisir d’aimer, d’en faire une décision, n’écarte pas les émotions fortes qu’on peut ressentir. Cela apporte plutôt de la clarté sur nos émotions et nous aide à les apprécier et à les gérer pour ce qu’elles sont. Des réactions plus ou moins soudaines à un stimulus. Encore là, le choix de nos réactions nous appartient.
Je vous entends : « Il y a des limites à ton idée Francine. Difficile d’aimer quand on n’est pas aimé en retour. Ou pire, quand on est maltraité et violenté. »
Je comprends. Il y a des situations injustes et néfastes qui nous questionnent à savoir où se trouve l’amour. Où on se dit « l’amour ne suffit pas ». J’ai beaucoup de compassion pour toutes personnes qui vivent en manque d’amour, qui sont mal-aimées. Mon espoir est que celles-ci trouvent le soutien nécessaire pour naviguer dans ces tunnels sombres et puissent s’en sortir, sains et saufs, à l’autre bout.
L’amour n’est pas seulement réservé pour les couples. Pensons à l’amour que nous partageons avec nos voisins et nos collègues, et aussi avec tous les membres de notre communauté. Ceci se manifeste par notre bienveillance, notre empathie, notre compassion et bien sûr, notre service.
Et l’amour peut déborder dans d’autres domaines. Que dire de l’amour que nous portons pour ces êtres sensibles à quatre pattes? Sans oublier l’amour que nous déployons pour la protection de notre environnement, notre Mère Terre. Toujours un choix d’en être les gardiens.
Avant tout, c’est l’amour pour soi qui importe. Ne croyez pas les personnes qui disent que c’est une idée égoïste. C’est faux! Tout commence en prenant soin de soi avec amour et bienveillance.
Prendre soin de soi, c’est en partie, bien se connaître. Et aussi prendre conscience de ses besoins et de ses aspirations. Cela va nous aider à faire des choix valorisants pour notre bien-être mental, physique, émotionnel et spirituel (les quatre dimensions de la santé mentale).
Pour moi, l’amour est une décision et un choix: un libre choix. Et dans ce choix, je fais de mon mieux pour donner mon amour sans condition, en toute authenticité et avec respect. Tout en prenant soin de moi. Cette décision est un élément-clé pour cultiver la joie en nous.
Tous les liens que nous entretenons avec notre famille, nos amis, nos collègues, et nos voisins sont nourris par notre décision quotidienne d’aimer. Cette décision d’aimer implique l’inclusion et l’acceptation envers toutes personnes. Toujours avec une approche généreuse, qui n’attend pas de réciprocité. Aimer veut dire tendre la main vers l’autre en prenant le premier pas.
J’aimerais terminer ce blogue avec ce tableau que j’ai créé il y a une quinzaine d’années. Inspiré par la citation « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. », tirée du livre Le Petit Prince par Antoine de Saint-Exupéry.
