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Photo: Kelly Tabuteau

S’initier aux sports de la montagne grâce au Club alpin du Canada

Par Kelly Tabuteau | 23 mars 2024
Depuis 1906, le Club alpin du Canada (CAC) permet aux adeptes de la montagne de se rassembler pour pratiquer leurs sports et échanger leurs connaissances du milieu montagnard. Aujourd’hui, l’organisation à but non lucratif compte 25 sections à travers le pays, de Terre-Neuve-et-Labrador à la Colombie-Britannique, sans oublier le Yukon.

« Les fondateurs du club ont imaginé une organisation qui offrirait un espace accueillant aux personnes partageant les mêmes idées, afin qu’elles puissent se réunir, partager leur amour de la montagne et repousser les limites de l’exploration de la montagne », peut-on lire sur le site Internet du Club alpin du Canada. Et c’est justement ce que fait le CAC.

Il a cet effet fédérateur de personnes autour d’un même sujet: la montagne. Que ce soit pour une sortie d’escalade sur glace, une randonnée itinérante de quelques jours ou une certification de sauvetage en crevasses, les activités proposées par les sections du CAC sont variées afin que tout le monde, peu importe l’âge ou le niveau, puisse trouver crampons à son pied.

Découverte de la montagne ou approfondissement de ses connaissances

Historiquement très axé sur l’alpinisme, et donc destiné davantage aux montagnardes et montagnards aguerris, le CAC est devenu de plus en plus inclusif au fil des années pour permettre aux novices de découvrir les sports de montagne.

Quelle que soit la saison, chaque section du CAC propose plusieurs activités pour ses membres. En hiver: escalade de glace, ski de randonnée alpin ou nordique, formation en avalanche ou de sauvetage en crevasse. En été: escalade de roche, randonnée itinérante ou trail running. En soirée, des moments sociaux, que ce soit pour la projection de films d’aventure ou pour le partage d’une expédition d’un membre auprès d’autres membres.

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En 2020, Marie-Claude Desroches-Maheux et moi obtenions la certification AST1 (Avalanche Skills Training), en raquettes à neige. Il n’y a donc pas besoin de faire du ski de randonnée alpin pour en apprendre davantage sur le milieu montagnard. Une pratique sécuritaire est essentielle, peu importe ce que vous avez aux pieds. Photo: Kelly Tabuteau

La valeur ajoutée du CAC est donc d’offrir un environnement sécuritaire pour apprendre les techniques de bases de plusieurs disciplines, tout en appliquant des pratiques durables pour préserver les écosystèmes alpins.

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Pour permettre aux alpinistes et aux adeptes de la randonnée d’aller encore plus loin, le CAC a également développé un réseau de refuges dans l’arrière-pays, le plus grand réseau d’Amérique du Nord à ce jour. Bien que rustiques, les installations sont bien entretenues et servent de base pour des excursions permettant de s’aventurer profondément dans les montagnes.

Une organisation gérée bénévolement

Le CAC est géré uniquement par des bénévoles. Il y a les membres du conseil d’administration, et il y a les leaders, des personnes qui se proposent pour encadrer une sortie en montagne.

Certaines sections embauchent néanmoins du personnel pour des missions spécifiques. C’est notamment le cas de la section d’Edmonton pour s’occuper de l’escalade de glace. 

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Marie-Claude Desroches-Maheux ne fait pas qu’encadrer les soirées escalade de glace bénévolement pour le Club alpin du Canada – Section Yukon. Elle pratique aussi la discipline sur ces temps libres. Photo: William Le Dean

J’ai rencontré Marie-Claude Desroches-Maheux qui s’implique bénévolement depuis plusieurs années dans le CAC. « Ça a commencé quand j’ai déménagé à Gatineau depuis Québec. J’étais intéressée par le plein air, mais je ne connaissais personne… J’ai entendu parler du Club alpin, donc j’étais curieuse. Je me suis rendue à l’assemblée générale de la section Outaouais pour rencontrer du monde. Quand ils ont ouvert les candidatures pour le poste des communications, une connaissance m’a suggérée et j’ai été élue », se souvient-elle.

Depuis, elle a déménagé au Yukon et a siégé au conseil d’administration pendant près de trois ans, d’abord comme administratrice puis comme présidente. Si depuis mai 2023, elle ne fait plus partie du conseil, elle reste néanmoins très investie dans les activités de la section.

« L’été dernier, j’ai proposé de guider une randonnée de deux jours à Bock’s Lake en tant que leader. Ça a eu beaucoup de succès, les gens redemandent ce genre d’activité. En hiver, je suis à la tour de glace les mardis soir pour encadrer l’escalade de glace », détaille-t-elle.

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Avant d’encadrer un groupe de huit personnes pour une randonnée de deux jours à Bock’s Lake, Marie-Claude Desroches-Maheux avait repéré le parcours il y a quelques années. Photo: Kelly Tabuteau

Apprentissage de compétences d’animation de groupe

Une facette, peut-être un peu plus cachée du CAC, est la formation des personnes qui encadrent les activités. « Si tu veux savoir si tu aimes ça, encadrer des groupes, tu peux essayer d’être leader. Le bureau national du Club alpin propose des programmes et des webinaires pour développer les compétences d’encadrement de groupe. C’est une initiative super intéressante je trouve. J’ai une amie qui va participer au programme Winter Leadership. Elle va passer une semaine avec un guide professionnel qui va lui montrer plein de techniques, mais surtout l’aider à se développer en tant que leader. Après, elle retourne dans sa section puis offre ses compétences à la communauté », indique Marie-Claude Desroches-Maheux.

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Grande adepte de la randonnée, Marie-Claude Desroches-Maheux a participé en mai 2023 à un camp d’alpinisme à Haines (Alaska) pour développer ses compétences techniques. Photo: Kelly Tabuteau

Car selon elle, outre l’accès à des financements pour développer toutes les idées émises, la rétention des bénévoles est un réel défi pour le CAC. « J’ai l’impression que les gens s’essoufflent rapidement. Dans le fond, je me suis impliqué pendant trois ans à fond. Puis là, je me retire, car ça m’a demandé beaucoup d’énergie et de temps, mais ce n’est pas parce que je n’aime plus ça. Un jour, j’ai réalisé que j’avais besoin de plus de temps pour moi, que j’avais d’autres projets personnels. Mais sans bénévoles, il n’y a pas d’activités alors je continue de m’impliquer, mais moins à fond qu’avant », conclut-elle.

Note: Au Québec, il n’y a que deux sections du Club alpin du Canada : Montréal et Outaouais. La grande majorité des activités de plein air en milieu alpin de la province est gérée par la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME).

 

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