Tout commence en 2016 avec la subvention « Dispositif de soutien au tissu associatif des Français à l’étranger » du gouvernement français: une étudiante, Angélique Dauriac, est embauchée pour retracer cent ans de documents d’archives. Cela représentera 15 boîtes contenant des photos et des papiers, et c’est Cyril Parent qui achèvera ce travail titanesque.
En quelque 110 ans d’existence, il s’en est passé des choses dans la francophonie manitobaine et dans ce rassemblement de Français. Voulue à l’origine comme une association d’accueil, car à l’époque toutes les structures que l’on connaît aujourd’hui n’existaient pas, l’Union a maintenant la vocation de se rassembler autour de la culture et de la nourriture – ce qui ne manque pas de faire honneur aux pays d’origine de nombreux membres.
La recherche dans les archives a permis de retrouver l’acte d’incorporation, rédigé en 1914 dans la ville de Saint-Boniface. Quelque part dans les décennies suivantes, tout disparaît et il faut recommencer en 1971. C’est le début de l’âge d’or de l’Union: forte de 300 membres, l’association fête son soixantième anniversaire en grande pompe en même temps que le centenaire de la ville de Winnipeg et achète un local au 541, rue Giroux à Saint-Boniface, ce qui lui permet d’organiser un bal dansant chaque semaine!
De 1983 à 1994, l’UNF gère le pavillon de la France à Folklorama, l’un des plus gros festivals winnipégois dont le thème est le multiculturalisme. Dans le livre, on trouve les bons de commande (soupe à l’oignon, blanquette de veau et coq au vin étaient au menu) ainsi qu’un article du Winnipeg Free Press narrant que le glas a sonné sur le pavillon à cause de l’augmentation des loyers.
Par la suite, l’Union entre dans une période de stagnation qui culmine au moment de la vente du local en 2006. Un ancien président de l’époque qui est cité dans le livre, affirme que « l’apathie règne et risque d’étouffer notre union dans un grand bâillement ».
En fait, l’association semble fonctionner par cycles de 50 ans, entre hausses du nombre de membres et diminutions, activités ou marasme. Les archives témoignent bien de cette alternance, des victoires et des échecs: on y trouve par exemple des procès-verbaux de réunion déplorant des activités annulées par manque de bénévoles, mais aussi une lettre de Pauline Boutal (saviez-vous qu’elle était née en France?) qui remercie l’Union d’avoir intercédé pour qu’une salle du tout nouveau Centre culturel franco-manitobain soit nommée en son honneur.
C’est à se demander ce que l’avenir réserve au club d’ici son prochain centenaire. Le livre des archives sera bientôt disponible sur le site web de l’Union nationale française.