Suivre la trace de ses ancêtres écossais peut être tout un défi comme l’ont constaté Bill McKinnon de Brockville en Ontario et Elsie Deschambault de Winnipeg. Ils sont tous deux descendants de Joseph McKinnon, né à l’Île-du-Prince-Édouard en 1821. Selon Bill qui a fait beaucoup de recherches sur sa famille, il n’est pas possible à ce jour de remonter plus loin que cet ancêtre Joseph pour savoir quand et pourquoi les McKinnon ont quitté l’Écosse pour le Canada. De son côté, Elsie a appris, lors d’une visite en Écosse il y a quelques années, que ses ascendants McKinnon venaient probablement de l’île de Skye et qu’ils auraient été victimes des déplacements forcés du XVIIIe siècle, les Highland Clearances.
Aujourd’hui, les Canadiens ayant des ancêtres McKinnon dans leur arbre généalogique se comptent par dizaines de milliers et plusieurs d’entre eux se sont distingués en politique, en affaires, dans les sports, dans les arts, et dans les Forces armées canadiennes. C’est le cas de l’oncle d’Elsie (et grand-oncle de Bill), Lloyd George McKinnon, sous-lieutenant dans l’Aviation canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Lors d’un combat aérien en 1944, au large de la Norvège, son avion s’est abîmé en mer et tout l’équipage a péri. Une rue du quartier Sage Creek à Winnipeg porte désormais le nom de ce héros canadien.
Pour en savoir davantage sur l’histoire fascinante des Écossais au Canada, je vous invite à lire l’article de J.M. Bumsted (et sa brochure plus détaillée). Décédé en 2020, M. Bumsted était un historien et un ancien professeur à l’Université du Manitoba.
À noter, pour l’anecdote, que les deux premiers hommes à diriger le Canada, John A. McDonald et Alexander Mackenzie sont nés en Écosse. C’était le cas aussi pour William Lyon Mackenzie, premier maire de Toronto et chef de la rébellion du Haut-Canada qui, en 1838, tenta sans succès de déloger le gouvernement colonialiste britannique.
Et les femmes d’origine écossaise au Canada? Elles brillent par leur absence dans les documents historiques, sauf pour quelques courts passages à propos de politiciennes comme la première sénatrice canadienne, Cairine Reay Wilson.
***
Les familles écossaises sont très attachées aux symboles traditionnels qui les distinguent. Le blason et le tartan en font partie. D’ailleurs, c’est dans un site Web britannique que vous pouvez trouver le blason associé à chaque famille, qu’elle soit écossaise ou non.
Du côté du tartan, cette étoffe à carreaux spécifique pour chaque patronyme, il existe un registre officiel des tartans qui a été établi par le gouvernement d’Écosse en 2008. Les provinces et territoires du Canada ont aussi leur tartan officiel, incluant le plaid du Québec, mais celui-ci n’a pas encore été adopté par le gouvernement provincial.
Il existe aussi un tartan national, Tartan de la feuille d’érable, créé à l’occasion du centenaire du Canada en 1967. Le Musée McCord a conçu un lieu virtuel pour raconter son histoire.
Si vous croyez avoir des ancêtres écossais dans votre arbre généalogique, vous pouvez commencer vos recherches dans les sites Web suivants, tous offerts en anglais.
Liste très complète de ressources préparée par Alistair McGowan, un Ontarien d’origine britannique qui est généalogiste professionnel.
ScotlandsPeople : archives du gouvernement écossais.
Scottish Archive Network : on y trouve des documents tels que les noms des membres d’équipage de navires commerciaux et militaires, certains au destin tragique. Ce fut le cas du bateau commercial à 4 mâts, le Prince of Wales, dirigé par un autre McKinnon, le capitaine John McKinnon, qui a coulé au large du Brésil en 1861. Vous pouvez lire ici le détail de son aventure malheureuse qui a failli déclencher une guerre entre le Brésil et le Royaume-Uni.
Liste des passagers britanniques qui se sont rendus par bateau au Canada entre 1700 et 1917.
________
*Pour en connaître davantage au sujet de Lord Selkirk, cliquez ici.