Je me souviens comme si c’était hier de la première murale qui a vraiment attiré mon attention. C’était en me rendant au Centre de la francophonie pour profiter des services d’aide à l’emploi de l’Association franco-yukonnaise. Un musher, sur son traîneau, voyageant dans les lumières du soir… il y a de quoi s’arrêter pour contempler l’œuvre.
Depuis ce jour-là, j’ai pris conscience de la forte présence d’art de rue dans le centre-ville de Whitehorse. Je découvrais les murales au compte-goutte, selon les endroits où je devais me rendre pour mes démarches administratives. Quelques mois plus tard, j’apprenais que le ministère du Tourisme et de la Culture du gouvernement du Yukon avait publié, en 2012, une liste de 37 peintures murales, un bon début pour les découvrir dans leur intégralité au cours d’une marche printanière.
Ainsi équipée, je me suis élancée dans les rues du centre-ville de Whitehorse pour admirer les œuvres d’artistes locaux retraçant l’histoire du territoire: des tranches de vie des Premières Nations, l’arrivée des pionniers et pionnières lors de la ruée vers l’or du Klondike de 1898, ou encore le développement du Yukon, notamment avec la conquête des voies navigables.
Plus colorées, certaines fresques dépeignent des portraits d’artistes musicaux comme Louis Armstrong, Jimi Hendrix ou Bob Marley. D’autres mettent en lumière l’art autochtone. J’en prends plein les yeux et à chaque nouvelle révélation, il me tarde de découvrir la prochaine. La matinée de promenade se prolonge dans l’après-midi et je ne vois pas le temps passer.
Cette balade printanière est devenue depuis une sorte de tradition annuelle. Une fois la saison de ski de fond terminée, je pars à l’assaut des rues du centre-ville de Whitehorse pour voir quelles murales sont encore là, mais surtout guettant le moindre changement ou ajout de façades peintes. Car oui, qui dit peinture, dit art éphémère. Si aujourd’hui Whitehorse compte plus d’une quarantaine de murales, certaines peintures présentes à mon arrivée au territoire en 2016 ont été recouvertes et de nouvelles ont fait leur apparition.
C’est vraiment une sortie que je recommande, et ce en toute saison! Si j’aime la faire au printemps avant de pouvoir ressortir mes chaussures de randonnée, les façades colorées illumineront les courtes journées hivernales alors que la diversité des scènes séduira les touristes estivaux.