Eh bien moi, j’avais été épargnée jusqu’ici. J’avais vu des amis avec des démangeaisons, sans rien de trop alarmant. Me voici avec un nouveau discours.
L’apogée de ma douleur est survenue une semaine et demie après le Festival Folk de Winnipeg. Le parc provincial de Birds Hill, endroit où se déroule l’événement, est d’ailleurs reconnu pour sa forte présence « d’herbe à misère ».
Deux jours après le Festival, une petite rougeur apparaît sur ma cuisse. Ce point grossit et se répand comme un feu de forêt. Chaque matin, je me réveille et je vois la plaque grossir. C’est de l’herbe à puce me dis-je, alors j’applique de la crème anti-démangeaison. Que faire de plus?
Le cinquième jour, surprise! Un ami remarque une assez grosse rougeur dans mon dos.
Le sixième jour, des plaques rouges se révèlent sur mon visage. Est-ce que ça se propage par mes vêtements? Ma literie? Étant dépourvue de laveuse et de sécheuse, tout me paraît compliqué. Je prends mon courage à deux mains et décide de nettoyer mon sac, mes souliers, ma casquette et mon équipement de camping utilisé durant le Festival.
Résolue, j’ai espoir que cette huile partira.
Le lendemain, je me regarde dans le miroir et j’ai peur!
Comment en suis-je arrivée là?
Quelques scénarios possibles :
🔸 L’huile a réussi à se glisser sous mes draps;
🔸 Mon corps a paniqué et les rougeurs se sont répandues un peu partout;
🔸 Je me suis gratté et j’ai propagé moi-même l’huile.
Les plaques ne provoquent même plus de démangeaisons. Je n’ai pas envie de me gratter. Je ressens plutôt des frissons et des engourdissements dans la zone en question. Quand je montre mes rougeurs à mon entourage… On me répond : « Des puces de lit! » « On dirait vraiment le zona! »
Après une visite inutile à la pharmacie, je me rends à la clinique (il était temps, après une semaine!)
Le diagnostic est sans appel: « Poison ivy ».
Le médecin me prescrit de la prednisone. J’avale six comprimés – contenant des stéroïdes – sur une période de cinq jours. Si au moins j’avais pris du muscle… Mais blague à part, quand on se compare on se console: une de mes amies a dû prendre ce médicament pendant un mois.
J’applique également une crème de prednisone deux fois par jour. Attention, cette crème est comme de l’huile, je tâche sofa, vêtements et draps. La totale.
J’essaie de dormir. Impossible. Je dois prendre un sédatif de type Benadryl (chlorhydrate de diphénhydramine, pour les lecteurs pharmaciens).
Deux fois par jour, je me baigne dans de l’eau saupoudrée d’avoine colloïdale.
Sans le vouloir, les engourdissements prennent toute mon énergie et mon attention. Une intrusion non désirée.
Après deux semaines, les sueurs froides m’ont quittée et les démangeaisons sont réapparues. J’applique une crème à base de plantes florales, du calendula.
Après trois semaines, toutes les sensations désagréables quittent finalement mon corps. Victoire!
La prochaine fois, je ferai attention à où je mets les pieds… Idéalement, il faudrait porter des pantalons bien rentrés dans les chaussettes. Je prendrai un bain de savon à vaisselle et je nettoierai le tout dès la première journée. Je saurai à quoi m’attendre et j’irai directement à la clinique. Idéalement…
C’est ce qui arrive quand on laisse de la mauvaise visite prendre trop ses aises avec nous.
Il faut se méfier de l’eau qui dort, car l’ennemi ne sera pas tout à fait parti. La plante toxique se cache sous une couverture de neige, mais il est toujours possible d’entrer en contact avec elle même durant la saison froide. Soyez prudents!