Vous vous demandez peut-être si le gouvernement de la Saskatchewan a vraiment pris le temps de comprendre le cœur du sujet. Selon le Comité FrancoQueer de l’Ouest (CFQO), l’idée de protéger nos jeunes en donnant tout le contrôle à leurs parents est, disons-le, un peu simpliste. On parle ici de parents formidables, mais aussi d’autres qui peuvent involontairement mettre leurs propres enfants en danger, surtout s’ils/si elles/si iels font partie de la communauté 2SLGBTQIA+.
Prenons un instant pour parler chiffres. Saviez-vous que près de 29 % des jeunes 2SLGBTQIA+ sont poussé(e)s hors de leur foyer à cause de discriminations ? Et ce n’est pas tout. Quand on voit que 68% des élèves trans sont victimes d’intimidation, ça donne matière à réflexion, non? Ces statistiques ne viennent pas de n’importe où: elles sont issues d’un protocole investigatif piloté en partie par Égale Canada Human Rights Trust. Et je ne parle même pas des conséquences dévastatrices comme l’abus de substances, les mutilations ou, dans le pire des cas, le suicide.
Mais, je ne veux pas que cette chronique ne porte que sur des chiffres et des faits. L’idée, c’est de comprendre ce que cela signifie réellement pour les jeunes. Imaginez qu’un simple geste, comme appeler quelqu’un(e) par son prénom et son pronom choisis, puisse littéralement sauver une vie. Ça a l’air simple, non? Et pourtant, c’est révolutionnaire.
Certains membres du corps enseignant, qui ont eu l’occasion de participer à des formations de sensibilisation des enjeux 2SLGBTQIA+, peuvent faire une réelle différence. Les enseignant(e)s sont potentiellement les plus grands allié(e)s de nos jeunes en détresse.
Le truc, c’est que chaque enfant, chaque jeune, chaque individu mérite d’avoir le contrôle sur qui iel est. On ne devrait pas avoir à cacher qui on est, et certainement pas à cause d’une politique qui manque cruellement de discernement.
Bref, il est temps de revoir ces décisions, pour le bien de tous nos jeunes. Après tout, les noms et pronoms ne sont pas juste des mots, ce sont des affirmations d’identité, de respect et d’humanité.
Le CFQO a par ailleurs émis un communiqué officiel sur le sujet, demandant à la Saskatchewan de revenir sur sa décision. Vous pouvez le lire ici.