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Selon l’Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation (OCFJR), au moins une femme ou une jeune fille est tuée tous les deux jours au Canada. Crédit: Karolina Grabowska de Pexel
Les Montagnes

La violence fondée sur le genre, une épidémie en C.-B.

Par Nathalie Lopez | 9 décembre 2024

 



Le 20 novembre, nombreux organismes experts et prestataires de services d'aide aux survivantes et survivants de la violence fondée sur le genre ont envoyé une lettre au premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, pour envoyer un son de cloche très inquiétant.

La lettre demande que M. Eby reconnaisse la gravité de la violence fondée sur le genre et qu’il déclare celle-ci comme étant une épidémie provinciale. Une telle déclaration aura un impact important sur la sensibilisation du public à la taille de ce problème sociétal. 

Les signataires de cette lettre souhaitent par cette action non seulement lancer ce cri d’alarme, mais aussi susciter un engagement de la part du nouveau gouvernement afin de déployer plus de ressources dans la lutte contre la violence fondée sur le genre. 

La lettre souligne des statistiques inquiétantes de Statistique Canada: «près de 30 % des femmes sont victimes de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime en Colombie-Britannique et ce pourcentage est beaucoup plus élevé chez les femmes autochtones de la Colombie-Britannique, où il atteint 42 %.»

Selon l’Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation (OCFJR), au moins une femme ou une jeune fille est tuée tous les deux jours au Canada. L’OCFJR rapporte également que 21 féminicides ont été commis en Colombie-Britannique en 2023. 

Malgré ces statistiques alarmantes, «la violence fondée sur le genre demeure un crime peu signalé encore aujourd’hui au Canada en raison de sa complexité et de la stigmatisation dont elle fait l’objet.»

Ce qui est encore plus choquant est que le féminicide, décrit par les Nations-Unies «comme un meurtre intentionnel motivé par le genre», est absent du code pénal canadien.

En ce moment, ce fléau se voit aggravé par le manque d’offres de places sécurisées pour les femmes et leurs enfants victimes de violences qui tentent de fuir cette situation. La lettre précise notamment que «des centaines de femmes et d’enfants sont inscrits sur les listes d’attente des refuges et des logements de transition de bon nombre de nos organismes». Le soutien à ce secteur et des actions concrètes pour remédier à la crise du logement sont plus que jamais essentiels pour restreindre un tant soit peu ce désastre.  

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Les violences dans des relations intimes peuvent souvent être psychologiques, émotionnelles et/ou financières et peuvent parfois être plus difficiles à identifier. Crédit: MART PRODUCTION de Pexel

En déclarant que la violence fondée sur le genre est une épidémie, la province reconnaîtrait que ce grave fléau nécessite une action de santé publique, car on ne peut pas le nier: «Les conséquences de la violence fondée sur le genre ne se limitent pas aux personnes qui en sont directement victimes; elles peuvent avoir des effets négatifs et durables sur la santé, la société et l’économie qui s’étendent sur plusieurs générations.»

En attendant que le gouvernement provincial prenne des engagements réels dans cette lutte, on peut déjà toutes et tous poser des actions concrètes pour briser la stigmatisation qui entoure ces violences et commencer par s’éduquer. 

En Colombie-Britannique, Inform’Elles est une bonne ressource en français. Cet organisme à but non lucratif a pour mission de favoriser l’accès aux services d’information, de sensibilisation et de soutien aux femmes francophones en situation de violences dans la province. Leur site offre des ressources d’une grande valeur comme des définitions de la violence dans les relations intimes. Un autre outil très intéressant est un lien vers un questionnaire qui permet d’évaluer votre relation. Les violences dans des relations intimes peuvent souvent être psychologiques, émotionnelles et/ou financières et peuvent parfois être plus difficiles à identifier. 

Garder en tête que si vous êtes victime de violence dans une relation intime, vous n’êtes jamais à blâmer, comme le précise Inform’Elles «​​tout le monde peut être un jour ou l’autre confronté à la violence entre partenaires, quels que soient l’âge, l’origine sociale, le sexe, les revenus, la culture ou encore la famille d’origine.»

Malheureusement Inform’elles n’a plus le financement pour maintenir une ligne de soutien. Donc en cas de violence conjugale, on peut s’adresser aux services de Battered Women Support Services au 1-855-687-1868. Parfois il y a des agentes qui parlent français.

La francophonie du Nord et de l’Ouest habite sur des territoires visés par de multiples traités avec les peuples autochtones ainsi que des territoires non cédés. Ces peuples ont accueilli les premiers francophones et les ont aidés à survivre et prospérer. C'est dans le respect des liens avec le passé, le présent et l'avenir que nous reconnaissons la relation continue entre les peuples autochtones et les autres membres de la communauté francophone. Au-delà de cette reconnaissance, WebOuest s’engage à mettre en lumière des histoires des peuples autochtones qui habitent toujours ces terres.