Si à l’origine, ce patronyme venant de France s’écrivait Décosse, ce qui pourrait signifier venant d’Écosse, dans l’Ouest, l’accent s’est perdu et l’on utilise plutôt Decosse, parfois avec un C majuscule.
Joseph Antime, le père des trois frères soldats qui m’ont inspiré cette recherche sur les Décosse, est né à Saint-Isidore au Québec en 1857. Il arrive au Manitoba à 19 ans. Vivant d’abord à Saint-Adolphe, ce commerçant dans l’âme y fait construire une épicerie doublée d’un bureau de poste, le Decosse’s Station. En 1886, il marie une fille du village (née à Saint-Judes au Québec), Émilia Allaire, et la famille s’établit ensuite à Somerset en 1889 où Joseph Antime devient, là aussi, propriétaire d’un commerce, le Pioneer Department Store. Il est mort d’une maladie rénale à l’âge de 56 ans, laissant Émilia seule avec 11 enfants. Joseph Antime était un homme influent à Somerset comme en témoigne le journal La Liberté du 25 février 1914 qui lui consacre un article biographique, précisant qu’il a été l’un des fondateurs de Somerset. Il était très engagé dans sa communauté qu’il a servie, entre autres, comme président de la commission scolaire de la région pendant plusieurs années.
Roméo Decosse (1894-1965) a vingt-deux ans quand il part combattre l’ennemi en France en 1916. Il est caporal au sein du 8e Bataillon des ingénieurs canadiens. Dans ses papiers militaires, sous profession, il inscrit commerçant et musicien (bandsman). De retour à Somerset après la guerre, il y sera très actif, à l’instar de son père Joseph Antime. Roméo a été secrétaire-trésorier de la municipalité rurale de Lorne pendant 43 ans en plus d’être très engagé dans la Légion locale, la Chambre de commerce de Somerset et les Chevaliers de Colomb. Avec son épouse Myrtle Belleville, Roméo a eu 10 enfants, dont un fils Maurice Alfred (1928-1977) qui a mené une brillante carrière comme enseignant, directeur d’école et inspecteur scolaire au Manitoba.
Antonio Decosse (1891-1976) a fait partie du 101e Bataillon canadien pendant la Première Guerre mondiale. Il est actif sur les champs de bataille en France de 1916 à 1918. À son retour à Somerset, il marie Mary-Helen Donahue en 1920. Après une carrière comme maître de postes à Somerset, il s’installe avec son épouse à Nanaimo en Colombie-Britannique où il meurt en 1976.
Phoenix Decosse (1887-1962) est le plus âgé des trois frères soldats. Avant de devenir médecin, il a été un joueur de hockey de talent, ayant évolué dans l’équipe du Collège Saint-Boniface en 1908 (voir photo). En 1915, il épouse Blanche L’Heureux avec qui il aura quatre enfants, dont leur fille Lorraine qui n’a que cinq mois au moment du départ de son père à la guerre. Le capitaine Phoenix Decosse a servi en France comme médecin du Corps médical de l’armée canadienne. Après la guerre, Phoenix Decosse a vécu à Saint-Paul en Alberta où ses enfants ont grandi avant de déménager pour de bon à Victoria en Colombie-Britannique où il est décédé à l’âge de 75 ans. Sa fille Yolande Coleman (Decosse), née en 1917 à son retour de la guerre, a suivi ses traces puisqu’elle a servi comme infirmière pendant la Deuxième Guerre mondiale dans le Corps médical de l’Armée canadienne.
Aimé Decosse (1903-1991) n’a que 11 ans au décès de son père Joseph Antime et 13 ans quand ses trois frères partent au combat. Le futur évêque fréquente le Collège de Saint-Boniface avant de poursuivre ses études universitaires en théologie de 1922 à 1926 au Grand Séminaire de Québec et à l’Université Laval. Ordonné prêtre à Saint-Boniface en 1926, Aimé Decosse assume plusieurs fonctions ecclésiastiques, dont celle d’aumônier à l’Hospice Taché, de vicaire à la Cathédrale de Saint-Boniface, de curé de paroisses rurales manitobaines et de Supérieur du Grand Séminaire de Saint-Boniface. En 1953, le Pape Pie XII le nomme évêque de Gravelbourg. Mgr Aimé Decosse devient ainsi le cinquième évêque du diocèse de Gravelbourg et il reste en poste jusqu’en 1973. Il continue ensuite à servir l’Église catholique dans diverses fonctions jusqu’à sa retraite en 1979. Il est décédé à Saint-Boniface en 1991.
Dans le cadre de la préparation de ce blogue, j’aimerais remercier Dianne Decosse et Rosie Decosse pour les informations sur leur famille qu’elles ont bien voulu partager avec moi. Un merci spécial aussi à Claudette Lussier de Somerset qui m’a donné accès au livre d’histoire de son village intitulé Memories of Lorne 1880 – 1980.
Si vous avez des ancêtres qui ont participé à la Première Guerre mondiale dans l’Armée canadienne, vous pouvez dorénavant consulter leurs dossiers militaires en ligne dans la base de données de Bibliothèque et Archives Canada. Ce sont des documents numérisés très riches en informations personnelles, incluant le dossier médical des militaires.
Autres références à propos des Decosse :
Phoenix Decosse et le hockey au Manitoba (en anglais)
Informations relatives à Mgr Decosse
Au sujet de l’histoire du village de Somerset