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Journée de visibilité lesbienne

Par Martin Bouchard | 9 mai 2022
Le 26 avril de chaque année est célébré la Journée de visibilité lesbienne. Savez-vous que dans plusieurs villes du monde, les marches de la Fierté sont souvent ouvertes par une cohorte appelée Dykes on Bikes (lesbo en moto)? Il s’agit bien souvent de femmes lesbiennes pour qui il est simplement impossible de ne pas être visible ou étiquetées comme lesbienne, soit à cause de leur look ou encore de leur attitude dite masculine.

Pour Taelor Beaubien, franco-albertaine d’adoption, il existe encore plusieurs tabous autour du terme « lesbienne », et ce, pour une foule de raisons. « Même si ce n’est une surprise pour personne que de découvrir que je suis lesbienne, il y a encore un tabou, notamment sur les lieux de travail », dit-elle. Ainsi, certaines femmes comme Taelor choisissent plutôt de s’identifier comme dykes, butch, ou queer. Or, peu importe le terme utilisé, plusieurs de ces personnes ne peuvent cacher le fait qu’elles sont lesbiennes. Au-delà du cliché que cela implique et des stéréotypes associés aux femmes dites « butch », comment vivent-elles le fait de vivre constamment sous le projecteur?

Pour Rose-Eva Forgues-Jenkins, une personne qui s’affiche comme queer, bisexuelle et lesbienne dépendamment des circonstances, les hétérosexuel.les ont peut-être peur des lesbiennes butch par ce qu’elles ne rentrent pas dans le cadre sociétal bâti pour les femmes (petite, délicate, féminine et incomplète sans la compagnie d’un homme). Par contre, il existe au sein de cette communauté de femmes butch une panoplie de variantes. À ce sujet, vous pouvez visiter le compte Instagram @butchisnotadirtyword pour vous en convaincre.

 

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Aux yeux de Sarah J Culkin, du CFQO, les générations précédentes ont stigmatisé les identités dites « butch », ce qui explique peut-être ce retour du balancier. « Beaucoup de femmes veulent reprendre le terme et se l’approprier pour effacer la honte qui aurait pu y être associée par le passé », s’interroge-t-elle. Dans le même ordre d’idées, le mot lesbienne a longtemps été sexualisé par des générations d’hommes hétérosexuels, ce qui explique peut-être en partie pourquoi autant de femmes lesbiennes ne veulent pas s’identifier comme telles. Rose-Eva Forgues-Jenkins abonde dans le même sens: « Je pense que la représentation des lesbiennes dans les médias est dépassée, qu’on pense à The L Word par exemple. On n’y voit que des lesbiennes féminines, sans parler de la représentation problématique des personnes bisexuelles et trans. »

Plusieurs autres lesbiennes embrassent un style de vie plus familial. Vous les verrez au marché avec poussette et bambins dans leurs jupons. Là encore, un tabou persiste. Rose-Eva trouve confrontant comment les hommes hétérosexuels peuvent voir ces relations comme un défi personnel. « Ça m’est déjà arrivé que les hommes me voient en couple avec une femme et pensent qu’il s’agit d’une invitation à venir passer des commentaires sur notre relation ensemble. Tenez-vous-le pour dit: si vous êtes un homme que nous ne connaissons pas, nous n’avons rien à faire de votre opinion sur notre relation. »

Toujours est-il que les lesbiennes sont une partie intégrante et importante de la communauté 2SLGBTQIA+ et la journée du 26 avril leur est dédiée.

 

Martin Bouchard écrit au nom du Comité FrancoQueer de l’Ouest, la ressource connexe 2SLGBTQIA+ pour les personnes d’expression française en situation minoritaire dans l’Ouest Canadien.
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