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WebOuest La fascinante histoire des Irlandais au Canada
Illustration montrant des Irlandais fuyant la famine et leur pays, publiée dans The Illustrated London News en 1851 (crédit : Bibliothèque et Archives Canada)

La fascinante histoire des Irlandais au Canada

Le nom de famille, tout un héritage!
Par Martine Bordeleau | 10 septembre 2022
Le Canada a accueilli des familles irlandaises à plusieurs reprises, souvent dans les moments les plus tragiques de leur histoire comme la grande famine du XIXe siècle. Environ quatre millions de Canadiens comptent des Irlandais parmi leurs ancêtres, la plupart forcés de quitter leur pays d’origine dans les années 1840. Des récoltes de pommes de terre détruites par le mildiou avaient mené à une famine dévastatrice. S’ils restaient en Irlande, ils risquaient de vivre dans une pauvreté extrême et de disparaître. S’ils partaient vers d’autres lieux comme le Canada et les États-Unis, et s’ils survivaient à la traversée en bateau, ils pouvaient espérer offrir une vie meilleure à leur famille.
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Monument situé à Dublin en hommage aux victimes de la grande famine du XIXe siècle.

Si le Québec, l’Ontario et les provinces de l’Atlantique ont accueilli la plupart des Irlandais en exil, le Manitoba et la Saskatchewan comptent aussi de nombreuses familles d’origine irlandaise dont les ancêtres ont été attirés par la promesse d’obtenir des terres agricoles fertiles.

La famille Kelly: un déplacement salutaire vers le Québec et le Manitoba

Mark Kelly et son épouse Catherine du comté de Sligo en Irlande ont pris la difficile décision d’abandonner leur patrie vers 1847. Chassés par les propriétaires de la terre qu’ils cultivaient, ils se sont installés à La Prairie au Québec où ils ont continué leur vie d’agriculteurs, élevé leur famille et vécu en français, une langue qui s’est transmise aux générations suivantes, jusqu’au Manitoba! En effet, à la fin du XIXe siècle, un de leurs fils, James Davey, a entrepris un autre long voyage avec son épouse Edwidge Godin, cette fois vers l’Ouest canadien. Ils se sont installés à Elie au Manitoba où leur fille, Catherine, a marié Georges Lamontagne en 1901, l’arrière-grand-père de Christine Lamontagne de Winnipeg. Celle-ci vient de faire le voyage inverse vers l’Irlande pour fouler la terre natale de ses ancêtres et ainsi honorer ses racines irlandaises. 

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Catherine Kelly, photographiée à 102 ans, ayant échappé à la grande famine irlandaise du XIXe siècle en s’installant au Canada.

Chaque année, à l’instar de Christine Lamontagne, des millions de visiteurs désirant marcher dans les pas de leurs ancêtres se rendent en Irlande et représentent une manne économique importante pour ce petit pays d’Europe. 

Si vous vous lancez à la recherche de vos ancêtres irlandais et que vous n’êtes pas en mesure de vous rendre sur place, il y a des outils en ligne pour vous aider à commencer ce travail:

🔶 Généalogie et histoire familiale irlandaise, de Bibliothèque et Archives Canada, information destinée à vos recherches en terre canadienne.

🔶 Le site généalogique du gouvernement irlandais, un très bon point de départ du côté de l’Irlande. (en anglais) 

🔶 Site touristique de l’Irlande destiné aux Canadiens. (en anglais) 

🔶 Et enfin, Family Search, où, si vous avez de la chance, vous trouverez déjà des informations sur vos ancêtres, car c’est un lieu où les généalogistes en herbe rassemblent le fruit de leurs recherches pour composer leur arbre généalogique.

Louis Riel et ses racines irlandaises

Selon certaines recherches historiques, Louis Riel est un descendant de Jack Reilly qui, en 1704 à Boucherville, au moment de son mariage avec Louise Lafontaine a changé son nom pour Jean-Baptiste Riel. Il était originaire de Limerick en Irlande. Il aurait servi dans l’armée du roi de France Louis XIV et c’est à ce titre qu’il est arrivé en Nouvelle-France où il a décidé de s’établir, comme un grand nombre de soldats de l’époque.

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La riche histoire des Irlandais au Canada a donné lieu à la création d’un département d’études irlandaises à l’Université Concordia de Montréal. Vous trouverez dans leur site un article très informatif (en anglais) sur le sujet, et une liste très étoffée de sites Web à l’intention des personnes qui veulent approfondir leurs connaissances sur les liens entre l’Irlande et le Canada. À lire aussi, un texte sur les Irlandais au Québec, qui montre la relation fraternelle qui existe entre les francophones du Canada et les Irlandais. D’ailleurs, il existe des lieux historiques à Montréal qui racontent comment la culture irlandaise a influencé la vie québécoise dont le fameux rocher irlandais au pied du pont Victoria, symbole de l’histoire de l’exil des Irlandais au Canada lors de la grande famine du XIXe siècle. La Ville de Montréal a créé toute une section historique en hommage aux Irlandais qui se sont installés dans la métropole québécoise.

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Quelques sites Web à visiter au sujet de l’immigration irlandaise au Canada

Une exposition virtuelle qui vaut le détour : elle est consacrée à raconter le récit de familles irlandaises fuyant la grande famine du XIXe siècle et installées en Ontario.

Un article très documenté sur les relations entre les Irlandais et les Canadiens français au XIXe siècle.

Lieux historiques canadiens reliés à l’immigration irlandaise. Liste de ressources préparée par Alistair McGowan, un Ontarien d’origine britannique qui est un généalogiste professionnel.Biographie de Thomas D’Arcy McGee, journaliste et politicien canadien d’origine irlandaise, l’un des Pères de la Confédération canadienne.

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Thomas D’Arcy McGee en 1868 (Crédit : Collection Frederick Howe / Bibliothèque et Archives Canada / C-021543)
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