Il y a tant à apprendre sur l’histoire autochtone de notre pays. Personnellement, j’admets souvent mon ignorance par rapport à celle-ci et je trouve qu’il est parfois intimidant de s’y attarder. On commence par quoi au juste?
D’abord, il est important de savoir sur quelles terres vous habitez. Le Canada, et l’Amérique du Nord dans son ensemble, c’est l’Île de la tortue. C’est ainsi que cette vaste étendue de plaines et de montagnes était appelée avant l’arrivée des premiers colons européens.
Cela dit, il faut pousser votre recherche plus loin. Où habitez-vous vraiment? Par exemple, le siège social du Comité FrancoQueer de l’Ouest (CFQO) se trouve sur les terres du Traité 6. Edmonton est une ville spécifiquement connue sous le nom de Maison des castors de collines, ou Amiskwaciywaskahikan. Ces terres sont les terres traditionnelles des peuples Cris, Saulteaux, Nakota, Stony, Blackfoot et Métis. N’est-ce pas fascinant? D’ailleurs, vous pouvez visiter ce site Web qui recense tous les groupes, traités ou langues autochtones de la planète.
Pour en savoir toujours plus, vous pouvez notamment vous informer auprès du Centre Amitié Autochtone de votre ville pour savoir quels sont ses besoins. Faire un don est une excellente idée. Une visite à ces centres est souvent très formatrice; on y apprend sur la topographie du territoire, ses lacs et ses rivières, les animaux qui le visitent, les peuples autochtones qui y vivent, etc.
Par ailleurs, au CFQO, savez-vous pourquoi nous plaçons le 2S au début de l’acronyme 2SLGBTQIA+? Il s’agit d’abord d’un acte de réconciliation pour démontrer que les personnes autochtones et les personnes Two-Spirit ont toujours existées et vécues sur ces terres. Les puristes du français nous excuserons d’utiliser la version anglaise Two-Spirit (plutôt que Deux-Esprits), car il s’agit de la seule version approuvée par les peuples autochtones, et ce, lors de la Native American/First Nations Gay and Lesbian Conference de 1990.
En outre, 2S signifie la présence, dans une personne, de l’esprit masculin et féminin. À ce titre, plusieurs recherches semblent indiquer que l’homophobie et la transphobie que vivent certains peuples autochtones seraient un dommage collatéral de la colonisation. Avant la colonisation, les peuples autochtones avaient beaucoup de respect pour les personnes 2S de leurs communautés. En d’autres mots: les colons européens n’ont pas seulement partagé le virus de la variole à ces peuples, mais aussi une certaine bigoterie sur la diversité sexuelle et de genre.
Tout comme le Mois de la Fierté, il serait souhaitable que les retombées du Mois national de l’histoire autochtone se fassent sentir toute l’année durant, et non pas seulement pendant le mois de juin. Il reste énormément à faire pour réparer les injustices perpétrées contre ces peuples. Je vous invite à faire preuve de solidarité toute l’année durant, et aussi à lire les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.