crédit photo : Kindel Media de Pexel
Tout récemment, je me suis heurtée à un commentaire que mon fils a dit au sujet de la masculinité. C’était un commentaire banal mais bien chargé. Il va sans dire que j’essaie depuis le plus jeune âge d’élever mon garçon, comme ma fille, dans un environnement avec des valeurs féministes.
Tant avec mon garçon qu’avec ma fille, j’ai tenté du mieux possible de m’éloigner des stéréotypes associés au genre dans le quotidien de nos vies. J’ai aussi toujours tenté d’identifier les inégalités de genre qui existent dans la société et bien sûr je m’assure d’enseigner via l’exemple en modelant moi-même ces valeurs d’égalité.
Les stéréotypes de genre restent cependant omniprésents dans nos sociétés. Et voilà que mon fils me sort qu’il adore un magasin qui est selon lui « très masculin » parce qu’on y vend des fusils de chasse et des armes blanches. Cela m’a un peu choqué, mais il s’est repris rapidement en me disant que c’est bien sûr très stéréotypé comme remarque et qu’il en est conscient.
Malgré mes efforts dans l’éducation féministe de mon fils, je m’inquiète du fait qu’il pourrait être influencé par des discours masculinistes de plus en plus répandus dans les réseaux sociaux. Heureusement, il n’a pas encore accès aux réseaux sociaux, car il est jeune, mais je suis consciente que je ne pourrai plus retarder l’inévitable trop longtemps.
Ce qui m’encourage c’est de savoir que l’on est entouré d’une communauté qui généralement promeut des valeurs d’égalité de genres. Par exemple, l’école de mon fils fait partie des écoles du Conseil scolaire francophone de la C.-B. et bénéficie du programme de relations saines, une initiative de l’organisme Réseau-Femmes Colombie-Britannique : « Le programme adopte une approche holistique qui intègre le bien-être émotionnel, le développement des compétences de pensée critique, le respect aux différences et l’empathie. » Bien que cela ne se résume pas qu’à des valeurs féministes, en promouvant le respect des différences et en favorisant les compétences socio-émotionnelles des jeunes pour bâtir des relations saines et équilibrées, on s’éloigne quelque peu des discours masculinistes.
Malheureusement, ces programmes ne sont pas offerts partout au pays. Si on y pense bien, c’est assez simple de mettre en pratique dans la vie de tous les jours les valeurs véhiculées par ces programmes de relations-saines. Cela peut d’abord se faire en encourageant le respect des autres, indépendamment de leur genre. On peut aussi apprendre à nos fils à faire preuve d’empathie et à respecter les différences. Ce sont des outils nécessaires pour interagir, en harmonie, avec les autres.
On sait que les enfants et les jeunes sont influençables, qu’ils recopient les comportements de ceux qui les entourent. Et si on essayait, dans la mesure du possible, d’avoir des modèles positifs autour d’eux, des gens qui incarnent l’égalité. Leur montrer des exemples de partage des tâches ménagères et de prise de décisions équilibrées dans les relations. Le respect des émotions leur permettra d’intégrer ces valeurs dans leur propre comportement.
Malheureusement, nous vivons dans une culture qui valorise souvent la force et la raison chez les garçons, tandis que les émotions sont souvent réservées aux filles. Il faut donc encourager nos fils à exprimer une gamme d’émotions, leur montrant que la vulnérabilité et l’empathie ne sont pas des signes de faiblesse, mais bien au contraire.
Finalement, engagez des conversations sur les stéréotypes de genre et les inégalités avec vos garçons. Posez-leur des questions sur ce qu’ils observent dans leur environnement scolaire, à la télévision ou dans les jeux vidéo. Cela leur permettra de développer un esprit critique face aux messages qu’ils reçoivent. Et bien sûr, il va s’en dire qu’il faut inculquer à nos fils l’importance du consentement dès leur plus jeune âge. Leur expliquer que le respect des frontières personnelles est fondamental dans toutes les interactions, qu’elles soient amicales ou amoureuses. Cela leur permettra de comprendre que le « non » doit toujours être respecté et que l’égalité commence par le respect des volontés d’autrui. Ainsi, nous contribuons à construire une future génération d’hommes respectueux et égalitaires mais surtout avec des compétences socio-émotionnelles qui leur permettra des relations saines avec les autres.
