Pour des organisations comme le Comité FrancoQueer de l’Ouest, cette annonce apporte de l’eau au moulin à notre désir de défendre notre mission avec aplomb. On le sait bien, l’argent est le nerf de la guerre, et sur ce plan, beaucoup d’organisations défendant les intérêts des personnes 2SLGBTQIA+ ont dû plier l’échine récemment, faute de financement. Comment ces organisations peuvent-elles se développer de façon cohérente si elles ne peuvent se payer des employé.es?
Cette annonce arrive donc à point. D’autant plus que le premier ministre Justin Trudeau a indiqué que 75 millions $ seront remis aux organismes communautaires qui défendent la diversité sexuelle et l’inclusion. « Parce que c’est là que le véritable travail de soutien et d’entraide se fait », a-t-il avancé.
De son côté, la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Marci Ien, a déclaré que ces fonds seront remis « à tous ceux et celles qui se battent pour se faire entendre et accepter. »
Cela m’a fait sourire. Il n’est pas rare qu’on me dise, avec le plus grand sérieux du monde, que la « cause LGBT est réglée », « qu’on a pas besoin de parade », que « c’est beau, on le sait que vous êtes gais, pas besoin de le crier partout », que « les toilettes non-genrées c’est de l’argent gaspillée et que ça ne sert juste à une minorité », que « ça me rend mal à l’aise quand on voit des trans marcher devant des enfants », « qu’on a pas besoin de voir deux hommes s’embrasser à la télé à l’heure du souper », que «les lesbiennes ont juste pas rencontré d’hommes qui peuvent les satisfaire », et j’en passe. Honnêtement, les commentaires comme ceux-là font partie de mon quotidien, on apprend à les ignorer.
Cela dit, ils témoignent de l’importance de la sensibilisation à faire auprès de la population pour véritablement faire avancer les enjeux 2SLGBTQIA+. Et je ne parle pas ici des réseaux sociaux, véritable bombe à retardement et où les commentaires disgracieux envers la communauté 2SLGBTQIA+ pullulent encore tout à fait légalement.
Ce financement servira à ceux et celles qui ont été rejetés par leur famille et leurs amis après avoir affirmé leur identité sexuelle, à celleux qui doivent tenter de vivre leur réalité dans les communautés rurales où ils peuvent se sentir isolé.es, aux personnes queers noirs qui se battent tous les jours pour justifier leur place dans ce pays et pour les femmes trans qui ont peur de revenir seules à la maison dans l’obscurité, notamment.
Alors, j’espère que vous aussi, vous verrez dans ce 100 millions une certaine forme de salut qui bénéficiera à tout le Canada.