Cette mise en abyme résume bien la situation dans laquelle se trouvent les personnes non-binaires et/ou trans du monde francophone. D’un côté, elles souhaitent vivre de façon normale leur identité de genre. De l’autre, elles doivent le faire en s’affirmant dans une langue ou il n’existe que deux sexes.
De par sa structure latine, la langue française se plie difficilement à cette nouvelle réalité. Or, cette année, un drôle de père Noël nommé Robert a offert un cadeau très spécial à la communauté 2SLGBTQIA+, soit l’entrée au dictionnaire du néo-pronom « iel », contraction de « il » et de « elle ».
Ce n’est pas grand chose, mais cette définition officielle vient donner du souffle à un mouvement qui est déjà bien enclenché dans le monde anglophone, et où le recours à la forme they/them clos le débat de la non-binarité. Bien entendu, il en est tout autrement dans la Francophonie. En français, on le sait bien, tout est toujours plus compliqué…
Blague à part, si quelqu’un dans votre entourage vous fait une annonce similaire durant le temps de Fêtes, dites-vous qu’il a probablement été assez difficile pour cette personne de rassembler tout son courage pour faire son coming out. Iel y a sûrement réfléchi longuement, à s’en donner des cheveux blancs même. Cette déclaration exige votre respect. De toute façon, c’est Noël: ouvrez votre cœur et votre esprit et célébrez dans l’allégresse!
Note: Les personnes non-binaires ont des identités de genres hors du binaire homme et femme. Leurs identités de genre peuvent être ni homme ni femme, un peu des deux, ou comme quelque chose à part entière. Les personnes non-binaires peuvent aussi s’identifier sous le parapluie de l’identité trans, selon leur auto-identification.
Martin Bouchard écrit au nom du Comité FrancoQueer de l’Ouest, la ressource connexe 2SLGBTQIA+ pour les personnes d’expression française en situation minoritaire dans l’Ouest Canadien.