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Crédit image: Elena Mozhvilo sur Unsplash

La Journée de la Terre ou l’urgence climatique

Regard au Centre
Par Kenza Zaoui | 22 avril 2022
Le 4 avril dernier, le dernier volet du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est sorti. Si vous avez manqué ça dans les médias, ce n’est pas grave, on va faire une séance de rattrapage ensemble à l’occasion de la Journée de la Terre.

LE GIEC

Le GIEC, c’est un groupe de travail sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, créé en 1998, qui comporte 195 membres et rassemble des experts scientifiques. Ils étudient les gaz à effet de serre, leurs effets, les changements climatiques en général ainsi que les impacts possibles sur la société et l’humanité. L’organisme publie des rapports à intervalles réguliers (1990, 1995-1996, 2001, 2007, 2013-2014 et 2021-2022), en général juste avant des conférences mondiales sur le climat comme celles de Kyoto en 1997 ou de Paris en 2015. Le GIEC ne peut qu’observer et ne peut pas ordonner quoi que ce soit aux états. Cependant, son action a été reconnue par l’obtention du Prix Nobel de la Paix en 2007.

Le 6e rapport du GIEC

Le sixième rapport du GIEC a été livré en trois étapes. 

Août 2021 : le premier volet du 6e rapport conclut que les changements climatiques se déroulent plus rapidement que prévu: la température de la planète devrait augmenter de 1,5 degré d’ici 2030, dix ans plus tôt que les prévisions du cinquième rapport. La canicule de l’été 2021 au Canada et les 49,6 degrés atteints à Lytton, en Colombie-Britannique, sont sur toutes les lèvres. 

Février 2022 : la seconde partie du rapport s’attache à analyser les conséquences du réchauffement climatique en 2021 (+1,09 degré). 

  – Moins de nourriture disponible en Afrique, en Asie, sur certaines îles;

  – Au niveau de la santé, épidémies de choléra, dégradation de la qualité de l’air, augmentation des taux de mortalité;

  – Perte de la moitié de l’habitat des espèces animales et végétales. 

Les auteurs du rapport déplorent le manque d’action des gouvernements, notamment dans les budgets alloués à la protection du climat et la transition écologique. Le pire est à venir cependant : au rythme actuel, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,7 degrés d’ici 2099. Terrifiant, n’est-ce pas ? 

Avril 2022 : la troisième et dernière partie du rapport revoit à la baisse les prévisions: les 1,5 degré d’augmentation ne seront pas atteints en 2030 mais dès 2025, dans seulement trois ans. Il faut ensuite absolument faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre pour que la température cesse d’augmenter.  

Il faudrait d’ici 2050 réduire de 100% l’utilisation de charbon et de 60% l’utilisation de pétrole.

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Charbon. Crédit photo: Adam88xx (Canva)

La situation au Canada*

Pour vous donner quelques chiffres:

   – Le Canada produit environ 1,6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

   – Un Canadien émet 2,6 fois plus de gaz à effet de serre que la moyenne des pays du G20.

   – Le Canada est le seul pays du G7 dont les émissions ont augmenté depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015.

   – Le Canada est en 2019 le 4e plus gros producteur de pétrole du monde. 

   – Pour produire de l’énergie propre qui n’émet pas de carbone d’ici 2050, le Canada devra installer pendant 30 ans cinq fois plus de parcs éoliens et solaires que maintenant.

   – En 2019, le Canada n’avait réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre que de 1 % par rapport au niveau de 2005.

Et nous alors ?

La question que je me pose en lisant tout ça c’est: et à notre échelle? Que peut-on faire pour éviter que la réalité ne devienne une copie du film Netflix Don’t Look Up?

Une des actions à réaliser de façon individuelle, c’est revoir sa consommation alimentaire, notamment en viande et produits issus d’industries qui polluent. Le rapport recommande une alimentation « à base de céréales secondaires, de légumineuses, de fruits et légumes, de noix et de graines, ainsi que des aliments d’origine animale produits dans des installations résilientes, durables et à faible émission de gaz à effet de serre ».  

Au quotidien également, une des actions à mes yeux les plus faciles à mettre en place, c’est de s’habituer à laisser la voiture au garage pour certains trajets, pour prendre les transports en commun ou bien se déplacer à vélo ou à pied. Consommer local aiderait aussi, cela réduirait l’empreinte carbone de nos produits qui n’ont pas à traverser la moitié de la planète pour se retrouver dans nos assiettes ou nos placards. 

On a tous un rôle à jouer. Je voudrais vous laisser tout de même avec une parole optimiste, celle du président du GIEC, Hoesung Lee, à la parution du rapport :

« Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions que nous prenons maintenant peuvent garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement ».
- Hoesung Lee

Les SOURCES

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