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The Gilded Age. Photo: HBO
Les Montagnes

Des séries en or plaqué

Crever l'écran
Par Josée Thibeault | 16 avril 2022
Si vous aimez les séries d’époque, ces « period dramas » reconstituant des moments captivants de l’Histoire, vous êtes bien servis depuis quelques années avec des productions ambitieuses telles que Sanditon, Harlots, Vanity Fair ou Belgravia, pour ne nommer que celles-là. De la Renaissance aux Années folles, les décors flamboyants, les costumes recherchés, les perruques extravagantes et les reconstitutions architecturales somptueuses ne manquent pas pour nous faire plonger dans des ères dont on ne peut que rêver.

The Gilded Age

La dernière en date : The Gilded Age, créée par Julian Fellows, à qui l’on doit l’excellente série Downton Abbey. Ce qu’on appelle « The gilded age », c’est l’âge doré des grandes familles bourgeoises de New York après la guerre de Sécession. La décennie 1880 marque la confrontation des nouveaux riches, dont les fortunes ont été propulsées par la Révolution industrielle, aux vieilles familles aristocratiques de l’Amérique indépendante. Sur la 5ème avenue de New York, tout près de cette oasis de verdure qu’on appelle Central Park, on voit apparaître un palace de pierre faisant face aux « brownstones » luxueux des New Yorkais puissants. Ce sont les Russell (famille fictive inspirée des Vanderbilt), dont le patriarche est un magnat du chemin de fer, qui viennent de s’installer pour parader leur nouveau prestige dans la société, au grand désarroi de leurs voisines, les sœurs Van Rhijn, héritières des traditions et des coutumes du passé. Mais il n’y a pas que le nouveau voisinage pour remettre en question le précieux équilibre des classes; leur nièce, Miss Marian Brook (interprétée par Louisa Jacobson, la fille de Meryl Streep), débarque en ville et Agnès Van Rhijn (Christine Baranski, excellente) et la demoiselle Ada (Cynthia Nixon) n’ont d’autres choix que de l’accueillir et de lui apprendre les codes de ce monde plaqué or. Entrée en société des jeunes filles de 18 ans, invitation au bal où l’on danse des quadrilles en costumes de scène, goûters somptueux avec les épouses des hommes d’affaires en vue afin de prélever des fonds pour la Croix-Rouge américaine nouvellement mise sur pied, dévoilement de l’éclairage électrique de l’édifice du New York Times par Thomas Edison; les scénaristes de la série nous régalent de ces réalités de l’époque. L’intrigue concernant l’amie improbable de Marian, Miss Peggy Scott, jeune femme noire de bonne famille qui rêve d’être écrivaine, est rafraîchissante et nous montre que le New York de 1882 était aussi diversifié et riche en opportunités pour tous ceux et celles qui rêvaient d’y faire leur place. Tout comme dans Downton Abbey, les histoires des domestiques, qui évoluent dans les étages inférieurs des grandes maisons familiales, sont tout aussi divertissantes. On a très hâte de suivre les familles Russell, Van Rhijn, Scott, Astor et Fane lors de la saison 2 de The Gilded Age, qui vient d’être annoncée par HBO.

 

Bridgerton

Autre époque, autre style télévisuel : la saison 2 de Bridgerton, sur Netflix.

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Bridgerton, saison 2. Photo: Netflix

En pleine période de régence britannique, la veuve Bridgerton et ses huit enfants sont les protagonistes d’une histoire plus « bonbon sucré » qu’ « âge doré ». Si la première saison a su frapper (et émoustiller) les esprits avec sa distribution diversifiée et ses scènes sulfureuses entre les personnages de Daphné et du Duc de Hasting’s, la suite de la série, dédiée à la recherche de l’épouse parfaite pour l’aîné des Bridgerton, le fougueux Anthony, est un peu plus édulcorée, mais néanmoins savoureuse (si vous aimez les contes de fée et une tension sexuelle qui s’étire sur 8 épisodes). Toujours surprenant d’entendre des reprises musicales au clavecin des chansons Dancing on My Own de Robyn, Wrecking Ball de Miley Cirus ou You Oughta Know d’Alanis Morissette pour accompagner des valses et des quadrilles, mais c’est une touche alléchante, comme un bon crémage fluo sur un cupcake. Comme les livres dont elles sont issues, les saisons suivantes devraient être tout aussi délectables puisqu’il s’agira de suivre chacun des enfants Bridgerton dans sa recherche de l’amour. On est curieux de savoir comment s’en tireront le cadet de la famille, Benedict, l’artiste romantique, et surtout Éloïse, la féministe révoltée. Et on ne peut que se demander ce qui adviendra de celle qui se cache derrière la potineuse en chef, cette chère Lady Whistledown… Trouvera-t-elle un jour cet Amour qui l’inspire à écrire avec furie tous ces pamphlets de gossip au point de rendre la Reine Charlotte complètement folle?

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_ Si, comme moi, la transformation architecturale de New York vous fascine, je vous recommande chaudement de consulter le profil Instagram et le site web de l’historien et guide touristique new-yorkais, Keith Taillon, @keithyorkcity. Dans ses stories, il décortique l’approche historique de chaque épisode de The Gilded Age. En plus, il est pas mal drôle.

_ Autre époque, autre série historique à ne pas manquer : The Last Kingdom, sur Netflix. Ni rose, ni dorée, cette période de l’histoire est tout aussi fascinante. La série nous plonge au cœur des conflits des différents royaumes d’Angleterre à la fin du 9e siècle. On s’attache complètement aux personnages d’Uthred et de sa bande. « Destiny is all ! »

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